dimanche 4 février 2007

une question d'équilibre

Autre point de désaccord entre Davies et moi.
"No simple defining quality distinguishes the living from the nonliving."
"It is a mistake to seek a sharp dividing line between living and nonliving systems."
Le point de vue de Davies est que rien ne distingue le vivant de ce qui ne l'est pas.
Il y a toutefois à mon avis une caractéristique, qui sépare au moins la vie de la mort : l'équilibre.
Notre organisme ne survit que parce qu'à chaque instant il se trouve dans un état de déséquilibre. Le coeur bat (et les muscles fonctionnent) parce qu'il y a une différence entre la composition du liquide à l'intérieur et à l'extérieur de la cellule dont la paroi est une membrane semi-perméable. Le rein filtre le sang par un principe analogue. L'influx nerveux se produit grâce à l'action des neurotransmetteurs. L'oxygène est livré par les globules rouges. La mort, physiologiquement, c'est l'équilibre (relatif) entre toutes ces différences vitales.
On peut bien sûr alléguer que des systèmes autres que les organismes vivants sont aussi en déséquilibre. Mais la symphonie de la vie repose quand même sur cette caractéristique fondamentale. A chaque battement de coeur, à chaque respiration, il y a eu un cycle de transfert d'atomes au travers une multitude de cellules qui travaillent en harmonie. La vie en dépend.

le neurone déséquilibré

6 commentaires:

Marchello a dit…

C,est exactement ça; En tant que système d'organe équilibré quand on n'arrête d'échanger de la matière avec notre environnement on meurt et nos organes redeviennent la matière de l'environnement. Ainsi va la mort.

lurch agoratoire a dit…

Pour une fois, je suis en désaccord et avec Davies et avec le neurone.
Quand je songe à la vie, le mot qui me vient à l'esprit n'est pas équilibre, mais LUTTE. Une lutte de tous les instants.
La vie est un pied-de-nez au visage de la physique car elle semble se moquer éperdument de la deuxième loi de la thermodynamique qui affirme que l'entropie (à ne pas confondre avec l'anthropie) d'un système augmente continuellement, qu'elle ne peut JAMAIS diminuer. L'entropie est une mesure quantitative du degré de désordre d'un système. Et la tendance passe de désordonné à plus désordonné, jamais le contraire.
L'humain vivant est donc un exemple (vivant) de "négentropie" ou d'entropie négative (le terme est dû au grand Edgar Morin). Ici, la négentropie indique une mesure du degré d'organisation du système. De tous les objets dans l'univers, l'homme est sûrement le plus "négentropique". Il nage carrément à contre-courant de la thermodynamique. Du moins LOCALEMENT, car globalement la loi est respectée, c'est-à-dire que pour MAINTENIR son haut degré d'organisation, l'être vivant DOIT ACCÉLÉRER le degré de désordre du reste de l'univers. C'est une lutte constante qui rend à mes yeux la vie encore plus fascinante.
Qu'arrive-t-il lorsqu'on arrête de lutter? Localement, la deuxième loi prends le dessus, et notre haut degré de complexité disparaît dans la compote désordonnée. Les physiciens zieutent la vie d'un air soupconneux mais s'entendent à merveille avec la mort.
Maurice Lurch Vachon

Anonyme a dit…

''La vie, la mort, ça prend son pli sur le même support... '' Bize

le neurone ectopique a dit…

Le blogue traite de l'aspect physiologique de l'organisme humain et à cet égard, les arguments de la thermodynamique n'ont que peu d'emprise. Il est difficile de contester la thèse qui veut que le corps fonctionne à cause de déséquilibres électrolytiques de part et d'autre de membranes semi-perméables.
Je reviendrai ultérieurement sur l'aspect thermodynamique du corps humain, dont traite d'ailleurs Davies.
Je persiste et je signe :

le neurone physiologiste

lurch agoratoire a dit…

Pompon,neurone,pompon.

Mais blogue ou billet? Lapsus?
Anyway, you're missing the point on thermo et c'est très dommage parce qu'elle est de ton bord! Bikoze c'est la science qui traite des transferts d'énergie à travers une surface quelconque. Même au niveau du corps humain. Fondamental. Tellement que je crois être en mesure de donner une définition opérationnelle de la vie simplement en termes thermodynamiques. No boulechitte.
Tiens, pour s'amuser, quel est l'acte médical le plus courant? Deh, prendre la température. Pourquoi? Qu'arrive-t-il si la température interne normale du corps humain baisse ou augmente de 10 degrés C? Quand t'es dehors tout nu à -35 depuis dix minutes, quelle proportion de l'ensemble de tes influx nerveux et de tes échanges électrolytiques n'a pour but ultime que de continuer à faire fonctionner ta pompe à chaleur?
Lurch le physicien logique

Anonyme a dit…

Lurch, tu t'enfarges dans les fleurs du tapis que Neurone a dessinnées et vice-versa. Faîtes attention, Marchello va tirer rapidement sur ce même tapis et vous vous retrouverez au plancher tout les deux et moi je compterai jusqua trois!