samedi 24 novembre 2007

panne

Ma rechute de silence est dûe à des problèmes d'ordinateur qui ne sont toujours pas règlés.
Je reprends le clavier dès que possible.

l'homme de Crocs-Mignons

dimanche 18 novembre 2007

la peur (cinquième partie)

Si l'ascenceur de la vie, du moins pour la plupart des gens qui vivent dans le monde occidental, s'appelle l'école alors j'ai peur la peur de l'ascenceur.
Depuis le premier jour.
Pendant les quelques dix-neuf ans que je l'ai emprunté.
Et encore aujourd'hui quand mes rêves m'y ramènent.
Il faut dire que dès le premier jour tout est allé de travers.
Il fallait quitter un foyer effrayant pour un univers terrorisant.
La première journée je me suis fait battre par le petit Lagacé et piquer par une guêpe dont je n'ai pas retenu le nom.
J'étais particulièrement paralysé par deux activités qui me réjouissent aujourd'hui : la composition française et le dessin. Je suis toujours aussi nul en dessin mais je m'amuse encore à peindre des horreurs : ce n'est pas le résultat qui compte se sont les heures que je passe devant le chevalet le pinceau entre les dents, la bière entre les genoux, la musique des années 60 entre les oreilles.
Il y a donc des peurs qu'il est possible d'apprivoiser, du moins en partie.

Picasso Lennon

samedi 17 novembre 2007

la peur (quatrième partie)

Les aberrations qui affligent notre société sont nombreuses.
Et personne n'en a jamais fait le catalogue.
Il me semble évident que parmi les plus importantes, et à mon avis LA plus importante, siège la pédophilie.
Il n'en reste pas moins que cette abomination est encore pire quand le criminel dispose d'une autorité sur sa victime.
Le clergé a maintes fois été pointé du doigt, mais il y a sans doute les professeurs, les policiers et les médecins chez qui un tel comportement nous semble encore pire que chez les autres membres de notre société parce qu'ils profitent de leur situation pour assouvir leur perversion.
Mais le pire personnage de la comédie humaine (qui soit dit en passant n'a souvent rien de drôle) à qui on peut assigner ce rôle ne reste-il pas les personnes qui disposent de la plus grande autorité sur l'enfant : ses parents ?
Rassurez-vous, je n'ai pas été aggressé sexuellement par l'un ou l'autre de mes parents.
Mais mon principal souvenir d'enfance n'en reste pas moins la peur.
Et si pour moi, et ça aussi j'ai bien conscience de le répéter, l'amitié s'épelle L.U.R.C.H., la peur s'épelle P.A.PA.
Ce n'est pas par hasard que dans ma famille les mots papa et maman ne sont pratiquement jamais prononcés, du moins pas pour désigner nos géniteurs.
Quand la peur vient du nid, il n'y a de sécurité nulle part jusqu'au jour oú tu apprends enfin à voler. Mais le problème, et tu le réalise rapidement, c'est que tu traînes toujours ta peur partout avec toi. Et qu'il y a toujours un enfant maltraité qui parcourt ton inconscient, à la recherche d'un ange gardien.
Qui, mieux que des parents, peut inscrire la peur dans tes gênes ?

le frère d'Aurore

mercredi 14 novembre 2007

la peur (troisième partie)

Dans les beaux films de Disney, l'arrivée d'un enfant est presque toujours un évènement magique (et pas seulement parce que Disney ignore le sexe).
L'enfant arrive au sein de la famille et boit au sein de la mère (ça Disney n'en parle et surtout ne le montre pas) et tente d'arracher à sa mère toute sa substantifique moelle comme si ce repas devait être le dernier. Et la maman s'occupe tendrement de ses besoins primaires (c'est-à-dire elle change les couches, autre chose qu'occulte Disney) sous le regard bienveillant du papa attendri.
Mais dans la vraie vie, le premier défi du nouveau-né est souvent de surmonter l'angoisse de la mère. Surtout le premier-né.
Le lien entre l'angoisse maternelle et la peur est flagrant : peur de ne pas être une bonne mère (lire Les Chroniques d'une mère indigne), peur que le bébé soit malade, peur qu'il manque de quelque chose, peur qu'il pleure parce qu'il ne l'aime pas, peur qu'il devienne un bandit plutôt qu'un médecin (ou même les deux). La liste n'est limitée que par la capacité de l'imagination humaine et le degré de fatigue de la mère.
Comme on ne garde aucun souvenir de cette période, il est difficile de décrire les peurs du nouveau-né : l'abandon, la faim, l'indicible inconfort de la couche pleine.
Et l'angoisse de la mère étant inversement proportionnelles au nombre de marmots, la perception de l'angoisse maternelle laisse souvent sa place à son contraire : j'ai assez couru pour le premier, le deuxième doit être dompté plus rapidement. L'estomac reste vide un peu plus longtemps, la couche reste pleine un peu plus longtemps et un mobile remplace les berceuses.
Pendant ce temps-là, la seule chose que le père craint vraiment c'est que la patronne retombe enceinte. Pas parce qu'il y aura une bouche de plus à nourrir, parce que plus il y a de grossesses, plus il y a de rejetons, moins souvent il baise.

le père de trois

P.S. Et il est des coins du monde où il vaut mieux naître plus vieux si on ne veut pas mourir jeune.

mardi 13 novembre 2007

la peur (deuxième partie)

Une des causes premières de la peur est l'incompréhension.
Je l'ai déjà dit, donc je le répète, la naissance d'un enfant est la mort d'un foetus.
En très peu de temps, l'univers du foetus bascule.
Logé, nourri, chauffé gratuitement si ce n'était du tangage et de quelques intrusions de bas étage la vie aurait été parfaite. Mais progressivement trop à l'étroit dans son univers, voilà que celui-ci cherche à se contracter. Une pression intermittente, surtout sur la tête qui devient de plus en plus douloureuse.
Et puis voilà qu'il perd les eaux dans lesquels il baignait depuis le début de l'univers.
Et l'inconfort devient cauchemar. La pression continue d'augmenter : il se sent s'engager dans une, ou qui sait plusieurs, nouvelles dimensions.
Sa tête coincée dans un interminable tunnel au bout de laquelle il n'y a pas la moindre lumière.
Et finalement la délivrance. La mort. Adieu mère universelle. Une nouvelle vie m'attend quelque part.
Mais j'ignore encore tout des autres peurs qui attendent ce corps que je quitte. De toutes façons, cela ne me concerne pas. Y a-t-il une vie après la mort ?

mon côté immature

lundi 12 novembre 2007

la peur (première partie)

Il est difficile de réaliser toute l'ampleur que la peur prend dans notre vie.
N'est-il pas vrai qu'il est normal de vouloir s'enfuir, de se cacher quand on a peur ?
Se cacher la tête dans le sable rend peut-être l'autruche ridicule mais s'il n'y a pas de danger réel sa technique n'en reste pas moins efficace.
Et la fuite a d'innombrables fois prouvé qu'elle contribue à la survie de l'espèce.
Mais dans votre petite vie à vous, où se cachent vos peurs occultes ?
Où fuyez-vous quand la source de votre peur vient de l'intérieur ?
Comment se protéger quand la menace vient de ceux qui devraient vous protéger ?
Et la mort, dites-moi, est-ce que la mort vous fait peur ?

le vivant en sursis

Avis de décès

Quelque part au mois de septembre, m'a quitté définitivement celle que je n'ai jamais vraiment connue : ma santé.
Évidemment, avec le neurone, il n'aurait pu être question de quelque affliction banale.
Sans révéler le nom de cette vacherie, disons qu'il s'agit d'une maladie génétique (pour plus de renseignements sur ma famille, lire le blogue de Rouge Sable) qui ne fait pas partie de la famille des cancers bien qu'elle ait avec eux quelques liens de parenté.
Quoiqu'il en soit, cette maladie, quoiqu'incurable, n'est pas mortelle de sorte que je conserve précieusement mon intention de me suicider le jour de mes 78 ans (une idée qui remonte à mon enfance : j'étais alors un lecteur assidu du Journal de Tintin dédié aux jeunes de 7 à 77 ans : il me semblait alors inconcevable de vivre sans ce plaisir sans cesse renouvelé : j'ai alors décidé d'en finir le jour de mon 78ème anniversaire : une décision que j'ai probablement inscrite dans mes gènes et qui explique possiblement ce qui m'arrive aujourd'hui).
Je vous reviens très bientôt avec une (ou plusieurs) chroniques sur la peur.

la maladie ambulatoire