vendredi 30 avril 2010

Euthanasie 5 Soins 0

En autant cas et en aucun temps l'euthanasie ne peut être considérée comme une forme de soins. Que ce soit le reflet de la volonté du patient, que ce soit accepté comme étant l'option qui sert le mieux ses intérêts, que ce soit tout ce que l'on voudra, il ne saurait, dans mon esprit, associer ce gecste à celui du soignant.
Au contraire, on pourrait décrire l'euthanasie comme une forme ultime de refus de toutes les options thérapeutiques visant à soutenir la vie ou à la rendre tout simplement plus tolérable.
Je réitère mon souhait de voir enfin reconnaître pour tous le droit de mourir mais l'idée que le geste de donner la mort (parce que c'est réellement un don) soit considéré comme un soin m'écorche.

la fermeté de l'opinion

jeudi 29 avril 2010

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Un de mes petits frères (le pauvre) a repris son blogue "Pourquoi moi?" à l'adresse suivante : http://ichwarum.wordpress.com/

l'esprit de famille

mercredi 28 avril 2010

L'euthanasie : les victimes silencieuses

Bravo à Sonjaline : si ce n'est déjà fait je vous invite à lire son commentaire sur : L'euthanasie : premier carrefour.
Et c'est avec plaisir et reconnaissance que je lui donne mille fois raison.
La politique actuelle à l'égard de l'euthanasie fait des victimes. Sans vouloir rentrer dans un combat de statistiques par ailleurs inexistantes, je suis convaincu que beaucoup plus que le risque d'un éventuel dérapage entraînant la mort de pauvres malades en fin de parcours, une quantité de patients souffrent et supportent une vie dont ils ne veulent tout simplement plus, parce qu'on les empêche de mourir. Au nom de la morale, parfois : "papa, tu ne peux pas me laisser tomber!". Au nom du profit aussi. Pour, comme l'affirme si justement Sonjaline, parce que quelqu'un retire un bénéfice du prolongement d'un patient qui s'en trouve privé de son légitime droit de mourir.
D'autres situations font aussi leur lot de victimes. Mourir d'un cancer en prison est sans doute un châtiment cruel qui prive la personne à la fois du confort et de la dignité. Je n'en connais rien mais j'imagine, peut-être à tort, que dans des établissements religieux on demande à la personne qui se meurt d'offrir sa souffrance à dieu plutôt que de lui offrir de la morphine (qui fait toujours l'objet d'un mythe : ce n'est pas un médicament mortel et bien utilisé ce n'est même pas un médicament dangereux).
On reviendra plus longuement là-dessus lorsque nous aborderons l'euthanasie pour les patients inaptes.

la fiole de 10 mg/ml

mardi 27 avril 2010

L'avortement

Les féministes de tout acabit pourront bien défendre griffes et ongles la libéralisation de l'avortement, il n'en reste pas moins que

1) pour y parvenir, le législateur a défini l'être humain de la façon suivante : " un enfant devient un être humain au sens de la présente loi lorsqu’il est complètement sorti, vivant, du sein de sa mère : a) qu’il ait respiré ou non, b) qu’il ait ou non une circulation indépendante, c) que le cordon ombilical soit coupé ou non. " Une définition qui permet l'avortement jusqu'à la toute fin d'une grossesse normale.
Que l'on veuille accorder à la femme la pleine juridiction sur son corps est une chose, mais que l'on nie le caractère humain du foetus en est une autre. Que le foeticide soit acceptable et que le droit de la mère prime sur celui du foetus est un choix de société, mais nous ne sommes pas obligés de nous aveugler pour en décider ainsi
2) dans la grande majorité des cas, l'avortement traduit un échec d'une contraception adéquate qui n'est malheureusement pas toujours disponible
3) quand dans un pays comme la Russie, le nombre d'avortements dépasse celui des naissances vivantes, il y a lieu de se poser de sérieuses questions.
Loin d'être une plaidoirie contre l'avortement, qui a sa place dans notre société moderne, c'est un appel à sa rationalisation.

dur dur d'être un foetus

L'euthanasie : premier carrefour

Je signale en passant que ce billet est le 750ème au cumulatif de mes deux blogues principaux.
Pour en revenir au sujet en titre, l'euthanasie réclamée par une personne apte (donc saine d'esprit et lucide) ne serait que la reconnaissance d'un droit universel de mourir quand bon nous semble (bien sûr, lorsque la vie nous donne le choix).
La question de pressions par l'entourage pour que le patient en phase avancée d'une maladie, quelle soit dégénérative (par exemple, la sclérose en plaques) ou évolutive (comme les cancers) me semble largement exagérée. En effet, le problème que pose un entourage qui souhaite une disparition rapide d'une personne est complexe. Personnellement, je me dis que si mes enfants ont hâte de me voir crever pour toucher plus rapidement à l'héritage, je me dis que mon souhait de mourir au plus vite pour me débarrasser de leur présence encombrante est tout ce qu'il y a de plus légitime. Est-ce que vivre au milieu de gens qui souhaitent votre mort est une option tolérable ? Pas pour moi.

la fierté du malade

samedi 24 avril 2010

Euthanasie 4

Paradoxalement, la libéralisation de l'euthanasie pourrait convaincre plusieurs personnes de vivre plus longtemps.
Claude Jutra par exemple (cinéaste québécois 11 mars 1930 - 5 novembre 1986) qui s'est suicidé en sautant du pont Jacques-Cartier, aurait-il renoncé à son projet s'il avait pu déterminer jusqu'où il était prêt à accepter les conséquences de la maladie d'Alzheimer qui rongeait sa mémoire ?
Si la personne apte était autorisée à déterminer à l'avance le degré d'évolution de sa maladie qu'elle est prête à tolérer, les bénéfices l'emporteraient-ils sur le risque qu'elle ne soit plus en mesure d'exprimer qu'elle a peut-être changé d'idée alors qu'elle n'est plus lucide ?

les questions posées

critique spectaculaire

J'ai (re)vu Fred Pellerin en spectacle hier soir à la salle Pauline-Julien. L'arracheuse de temps.
Pour ceux qui y étaient et qui voudrait me reconnaître, j'occupais le siège AA3, juste pour vous dire que j'avais ses pieds dans la face.
Pellerin conte sans faire d'histoire. Parce que sauf en ce qui concerne sa grand-mère, ce qu'il raconte ne pèse rien contre le comment il le raconte.
La première fois que je l'ai vu, sa narration était plus serrée. Beaucoup plus dans la lignée de palindromes approximatifs.
Hier soir, il penchait nettement plus du côté de delirium. Complètement disjoncté. Perdant le fil d'une histoire sans importance ce qui n'a pas d'importance. Il n'y a qu'un personnage sur scène. Et quel personnage. Un petit gars qui raconte comme un petit gars. Un grand. Un papa mais surtout un petit-fils : je me tais, il ne faut pas trop en dire.
Sans doute fatigué, un peu déséquilibré par son récent passage à Paris (mais qu'est-ce que les français peuvent bien comprendre là-dedans?), préoccupé par le compte de la partie de hockey (Capitals 1 : Canadiens 2) il reste tout aussi sublime que quand il est (un peu) plus structuré.
Il chante un peu plus, beaucoup mieux que sur son disque m'a-t-il semblé.
Il nous fait rire (beaucoup), il nous émeut aussi, surtout ceux d'entre nous qui vivons dans le voisinage de la mort. Mais on ne sort de là qu'avec une seule image. La sienne.

la béatitude du spectateur

mardi 20 avril 2010

Euthanasie 3

Pour le commun des mortels, peu de scénarios incitent à réclamer l'euthanasie.
D'une part, parce que le suicide nous est disponible en tout temps et à peu de frais. J'ignore si le textbook du parfait petit candidat au suicide est encore disponible en librairie mais Final exit a certainement connu un certain succès, ne serait-ce que de curiosité, quand il est paru.
D'autre part, parce que les soins palliatifs nous offrent de mourir dans le confort et la dignité (ce qui reste quand même plus risqué et plus difficile à obtenir en se suicidant).
Les raisons invoquées pour demander l'euthanasie varient considérablement selon les sources consultées.
Néanmoins, la peur de souffrir, plus que la douleur elle-même, la perte d'autonomie, se sentir devenir un fardeau pour ses proches ou tout simplement en avoir assez de cette vie figurent généralement en bonne position dans le palmarès.

le poids des vieux

lundi 19 avril 2010

critique

J'ai terminé hier soir la lecture de 13 heures, le roman de Deon Meyer. Un polar complexe mais tissé assez serré pour qu'on n'en perde pas la trame.
Se mérite largement ***½.
La fin nous laisse un peu sur notre appétit comme souvent chez Agatha Christie qui avait l'art de garder des indices cachés qu'elle sortait en fin de course comme un magicien sort un lapin de son chapeau.
Néanmoins, une chaleureuse recommandation de votre neurone national qui envisage de se faire cloner pour avoir enfin deux neurones.
J'essaie de renouer une bonne vieille habitude, celle d'alterner lecture sérieuse et lecture légère.
J'ai donc ressorti Schrödinger's kittens and the search for reality que m'a prêté Lurch avant que je perde la mémoire et qui traîne depuis ce temps dans ma table de chevet. Je me branche et je vous tiens au courant.

les yeux sur le papier

l'euthanasie (hors série)­

Et vous ?
Dans quelles circonstances souhaiteriez-vous que l'on mette fin à vos jours ?

la piste de réflexion

de l'intuition

Nous le savons, et si vous en doutez cliquez sur le lien qui mène au blogue de Lurch, la science, surtout la mécanique quantique, est contre-intuitive.
En fait, elle n'est même pas raisonnable.
Curieusement, quand je pense à la mort, je me demande si le phénomène n'est pas semblable. Logiquement, il ne devrait rien y avoir mais l'esprit résiste à l'idée de sa propre finalité.

la suite dans l'au-delà

dimanche 18 avril 2010

des chiffres

Dans ma famille, nous entretenons le culte des chiffres.
Mon fils qui avait 1/4 de mon âge la veille, en célébrant son anniversaire hier a maintenant 1/3 de l'âge de sa mère et 1/2 de celui de son demi-frère.

la bosse des maths

vendredi 16 avril 2010

Euthanasie 2

L'euthanasie s'adresse à qui ?
Je distingue trois catégories de candidats qui présentent des degrés de difficultés différents.
La première, ce sont les gens comme vous et moi, c'est-à-dire des adultes autonomes et dans certains cas, intelligents, en mesure de décider de leur sort. Bien que nous soyons de loin les plus nombreux, c'est nous qui sommes les moins susceptibles d'avoir recours à l'euthanasie, dans un contexte où celle-ci serait légalisée.
C'est de nous dont les médecins de soins palliatifs parlent quand ils affirment qu'il faut permettre à tout le monde de mourir dans le confort et la dignité, une tâche qu'ils se jugent en mesure d'accomplir.
Le confort, c'est de vivre avec un minimum de douleur, tant physique que psychique parce que la douleur zéro est une utopie surtout dans un contexte de fin de vie.
Le concept de dignité est beaucoup plus nébuleux et mes recherches sur le web ne sont pas parvenues à combler mes attentes. J'y reviendrai.

le vous et moi, surtout moi

Euthanasie 1

En abordant ce "nouveau" thème, je me dis que cette série risque d'être la plus longue à ce jour sur ce blogue.
Et le sujet me tient à coeur parce que je considère que le droit de mourir devrait être reconnu comme un des droits fondamentaux de toutes les chartes.
J'admets donc d'emblée que certains adversaires de l'euthanasie me courent royalement sur les nerfs.
Une citation pour débuter : " se questionner si la permission [de l'euthanasie] donnée à l'un ne sera pas le déclenchement d'une furie d'homicides légaux."
Je l'avoue, je vous offre la pire citation que j'ai pu trouver mais elle illustre bien la paranoïa que provoque ce débat que je souhaite amorcer par une question fondamentale qui semble avoir été quelque peu occultée jusqu'ici : l'euthanasie, c'est pour qui ?

le polémiste provocateur

mercredi 14 avril 2010

retour aux sources

Difficile à croire pour quelqu'un qui aurait suivi ce blogue depuis ses débuts (Salut Lurch !) mais comme je l'ai déjà mentionné, il y a longtemps, une de mes intentions en créant ce blogue était de parler de la mort.
Ce qui ouvre la porte sur le prochain sujet de mes élucubrations : le débat sur l'euthanasie.

le plate à mort

mardi 13 avril 2010

Michel Chartrand (1916-2010)

Je tiens à rendre hommage à cet homme.
Il incarne à mes yeux ce que le syndicalisme devrait être. Et malheureusement avec sa disparition, le syndicalisme perd sa dernière raison d'être. Au delà de toute leur charognerie de corruption, les syndicats ne défendront plus que leurs propres intérêts au détriment des membres qui doivent les subir.

le passé décomposé

des raisons de croire

En fin de semaine dernière, j'ai eu une longue conversation avec un musulman. Notez qu'ici la religion ne me semble avoir aucune importance dans le sens où il aurait tout aussi bien pu être chrétien ou juif.
Essentiellement, ce qu'il disait c'est qu'il trouve un grand avantage à la foi : celui de ne pas être submergé par les questions. Il ressent une paix d'esprit en fondant sa vie sur les principes de sa religion plutôt que de chercher ailleurs des réponses à ses questions. Qu'il m'excuse mais j'y vois une solution de facilité. Quoique je comprenne que l'on puisse démissionner devant les mystères de la vie et les méandres de la mécanique quantique. J'admire toutefois son honnêteté et sa spontanéité à admettre que la foi est un choix qu'il a fait consciemment pour avoir l'esprit plus tranquille.
J'admets porter un jugement qu'il ne m'appartient pas de porter mais il y a, malgré tout, une certaine lucidité dans sa démarche.

les yeux ouverts

vendredi 9 avril 2010

Dans La Presse de jeudi, une étudiante en médecine, Khadijah Taseen critiquait l'ouverture d'esprit des québécois face à sa religion.
Plutôt que d'essayer d'alimenter les médias par mes arguments, je vous les présente ici : est-ce une question d'âge, de sexe ou de culture mais nous ne semblons pas voir le Québec du même oeil. Alors, votre appel au cri n'a pas transpercé le mur de ma sourde oreille et c'est d'un ton posé que j'aimerais vous offrir mon point de vue, d'abord sous forme d'interrogations.
Est-ce que le turban et la kippa sont vus par la société québécoise de la même façon que le hijab ?
Sinon est-ce que c'est parce que les premiers sont portés par des hommes et l'autre par des femmes ?
Vous m'excuserez mais j'ai l'impression que le hijab reçoit plutôt un accueil semblable à celui réservé au kirpan dans nos écoles et que pour le commun des mortels cela a peu à voir avec le féminisme.
Pour nous, les infidèles, l'islam est perçu comme une menace. Quotidienne. Les médias nous informent régulièrement de nouvelles flambées de violence reliées, à tort ou à raison, à cette religion : le jour de la publication de votre lettre on retrouve en première page de La Presse : "Le Kirghizistan à feu et à sang". Même si le conflit est politique, le journal nous rappelle que le pays est musulman à 75% et c'est cela que bien des gens retiendront.
Parce que, vous avez raison de le mentionner, le 11 septembre est venu nous éveiller et nous faire comprendre que la menace n'est pas qu'au Kirghizistan, elle est partout et il est certain que bien des gens craignent d'être frappés à leur tour, ici, chez eux. Et la jeune femme de 17 ans qui est allée se faire exploser dans le métro de Moscou leur fait craindre que la même chose se produise dans le leur. L'équation hijab = terrorisme vous semble sans doute furieusement injuste ou grotesque mais, pour plusieurs, elle n'en reste pas moins rigoureusement exacte.
C'est pour eux que vous devriez enlever votre hijab, Les gens, ceux qui vous entourent dans la société où vous vivez, ont peur de ce qu'il représente et il leur rappelle à chaque instant l'insécurité dont ils souffrent. Même si vous êtes sans doute douce et gentille, cela ne suffira jamais à les rassurer. Vous leur rappelez qu'il existe une faction extrémiste à votre religion et qu'il est impossible de la faire taire, parce que même pour les modérés elle représente un danger quotidien. Bien au-delà des crimes haineux que l'on peut retrouver ici, c'est chez ces musulmans modérés que les intégristes provoquent le plus de douleur. N'est-ce pas un peu pour cela que vous faites maintenant partie des nôtres, avec ou sans hijab ?
Votre patient potentiel