vendredi 30 septembre 2011

Top speed

Ainsi les physiciens du CENR seraient parvenus à accélérer des neutrinos (anonymes) au-delà de la vitesse de la lumière.
Si ces gars-là n'avaient pas la crédibilité qu'ils ont, il serait simple de les traiter de cons et de tourner la page.
Mais ce sont des scientifiques qui, même s'ils ne sont pas infaillibles, méritent mon plus grand respect.
Et j'imagine les insomnies qu'ils ont dû traverser avant de publier ces résultats.
Ils ne pouvaient ignorer les conséquences de ce qu'ils affirment, même si je ne suis en mesure que d'en deviner d'infimes grandes lignes (comment s'appelle cette figure littéraire ?) et encore il s'agit bien plus de devinettes que de connaissances.
Pour ceux qui sont encore moins familiers que moi avec la physique, cela signifie que l'équation la plus célèbre du 20ème siècle et qui résume aux yeux du grand public la théorie de la relativité restreinte d'Einstein : E = mc2 vient de sauter.
C'est une des assises fondamentales de notre perception de l'univers et des lois qui le régissent.
Et cela s'ajoute à une autre assertion diffusée l'année sur la masse des protons qui serait, selon un article publié dans la revue Nature (juillet 2010), de 4% inférieure à ce que l'on croyait et on a l'impression qu'il faut tout repartir à zéro.

le zéro (très) relatif

Cauchemar

Bon, ben oui, un nouvel épisode de radotage.
Mais puisque je suis chez moi, je prends certaines libertés dont celle d'assumer mon âge.
Comme le chantait Ferrat : Au bout de mon âge qu'aurai-je trouvé ?
Ce à quoi je réponds : un cendrier.
N'empêche que plus j'y pense plus j'en ai peur.
Ben non, pas de la mort.
Du mécanisme de défense que l'homme a inventé pour soi-disant s'en protéger : la vie éternelle.
Comme l'aurait dit ce cher Bobosse que j'écrirai désormais Bob Os parce que ça me tente : l'éternité, c'est long longtemps.
Il y a le concept du blasement : je reprends le concept du golfeur même si je ne joue pas au golf : après avoir joué un milliard de fois sur chaque terrain, j'imagine que l'intérêt va commencer à fondre d'autant plus que, puisqu'il est au ciel, chacun de ses coups sera parfait et donc identique à chaque partie ce qui rend le jeu moins fascinant.
"Chérie, j'ai encore joué un 24 sur le St.Andrews !
- Bravo mon amour, tu recommences demain ?
- Non, demain on annonce de la pluie, je vais plutôt jouer sur mon PS68868868."
Mais il y a, à mes yeux du moins, encore bien pire.
Chaque ressuscité vivra sa vie éternelle, euphorique d'un bonheur sans fond.
À qui pourrais-je alors être utile ?
Quel est le sens d'une vie de Nirvana ?
Même mes discussions avec Lurch finiront par devenir caduques puisque nous saurons tout. Il y a des limites à se raconter pendant des millénaires des évènements qui se seront produits pendant quelques décennies.
Même gelés comme des balles, nous finirons par trouver le temps long et regretter le temps où la vie pouvait avoir un sens et une fin.

le mort éternel