lundi 30 avril 2007

paradoxe

Je vous invite, une fois de plus, à lire un texte de Mazzaroth : il y a 10 ans...
Je ne suis pas très émotif (c'est faux, j'ai simplement appris à gérer mes émotions) mais ce texte m'a touché. Profondément.
Surmonter l'obstacle, profiter de l'occasion de grandir plutôt que de s'apitoyer sur soi-même et se révolter face à l'inacceptable.
Bien sûr, ce texte m'a ramené à mes propres malheurs, nombreux et douloureux.
J'ai, à ma façon, fait beaucoup de chemin. Comme un grain de sable dans la tourmente de l'ouragan ou, parfois, dans la tempête du désert.
C'est cet éternel retour sur moi, qui me déçoit. Il me semble ne jamais manquer une occasion de tout ramener à ma petite personne. Est-ce que c'est parce que je me sens encore trop petit qu'il me faut gonfler mon ego d'orgueil ?
J'ai beau savoir que je ne suis qu'un grain de sable insignifiant dans le temps et dans l'espace, ne suis-je pas toujours au centre de mes préoccupations ?
Et le discours de l'homme ne prend-il pas trop souvent des allures d'histoire de pêche ?
Pourquoi ai-je à la fois autant de difficulté à accepter d'être si petit que j'en ai à porter mon regard sur l'autre en faisant abstraction de mes yeux ?

la grenouille qui voulait se faire aussi grosse que le boeuf

1 commentaire:

Mazz a dit…

Il me revient à la mémoire une histoire...

C'était deux amis qui marchaient sur une plage en discutant. Fréquemment, l'un des deux se penchait, prenait une étoile de mer (dont le destin serait de mourir là, désséchée par le soleil) et de la rejeter à la mer afin de lui permettre de continuer de vivre. Après un moment, l'autre dit à celui-ci: "Mais qu'est-ce que tu fais? Il y a des milliers d'étoiles de mer qui vont mourir sur la plage? Tu ne peux les sauver toutes! Ça ne fait aucune différence!"

Et son ami, le regarda, en souriant, se pencha et en sauva une autre en disant: "pour celle-ci, cela fait toute la différence!".

Tu sais, ramener à soi, à l'individu, est aussi une manière de relativiser et de mieux comprendre les autres. On ne peut réussir à développer la compassion qu'en ramenant à soi la douleur des autres, qu'en essayant de comprendre ce qu'elle serait personnellement. C'est une importante clé ouvrant la porte de l'Universel. L'égo existe. On peut soi s'en désoler ou s'attrister de notre constant retour à soi, ou on peut tenter d'utiliser ceux-ci pour comprendre les autres dans leur vicissitudes, leurs difficultés et leurs douleurs afin de mieux entrer en relation et en compassion avec eux.

Expérimenter son égo et, quelquefois, dans des éclairs de détachement s'en éloigner pour embrasser la condition humaine dans toute sa profondeur est un étonnant paradoxe de l'être humain. Et un des plus beaux.

Merci pour ta candeur mon frère.

- Mazzaroth