jeudi 5 avril 2007

extrait de l'enfer

L'hypothèse soulevée dans mon avant-dernier billet mérite qu'on s'y attarde.
Il y a bien sûr le fait que la surface de la planète exposée aux attaques de l'espace (les météorites et les rayons ultra-violets) n'était pas le lieu le plus propice au développement de la vie.
Mais bien à l'abri, dans les profondeurs, on retrouvait les éléments nécessaires. D'abord la stabilité de l'environnement, le mouvement des plaques tectoniques n'étant pas un facteur significatif.
On retrouve, en ces endroits, tous les produits chimiques nécessaires à la synthèse efficace de biomolécules.
L'énergie est aussi un facteur important : l'énergie disponible pour la biosynthèse est optimale à des températures de 100-150 degrés Celsius qui est justement la température à laquelle les bactéries thermophiles se développent. Et plus surprenant encore (est-ce possible ?) dans les conditions qui entourent les cheminées de ventilation des grands fonds marins, non seulement les bactéries thermophiles disposent de la matière première et de l'énergie mais ils subissent une importante pression pour produire des produits organiques simples.
Il a déjà été question ici de la deuxième loi de la thermodynamique : ces bactéries gagnent de l'énergie en fabriquant ces produits organiques. "... hydrothermal microbes get paid to eat lunch ! "
Mais au-delà de toutes ces considérations géochimiques, le principal argument de la théorie des enfer se trouve ailleurs. Ce sera le sujet de mon prochain numéro en kiosque dans ...

le suspense infernal

3 commentaires:

lurch agoratoire a dit…

Verrrrry interrrrestink!
Mes neurones à moi sont dans un état de turgescence.
Quelques questionnements de quelqu'un qui n'est pas fort en bio. D'abord élaborer sur "l'énergie disponible pour la biosynthèse est optimale à des températures de 100-150 degrés". Le caveat c'est qu'il est impossible de tirer de l'énergie de l'environnement si on est à température constante. Ca prend une différence de température et l'efficacité du processus est directement proportionnelle à cette différence de température. Thermo oblige!
Ensuite, élaborer sur "... hydrothermal microbes get paid to eat lunch!". Ca semble génial! Ces bactéries thermophiles seraient-elles les champions des réactions endothermiques? Ca doit favoriser une forme de produit organique plutôt qu'une autre, non?

l'enfer c'est nous autres

le neurone ectopique a dit…

D'accord Lurch mais il y a certainement un gradiant de température entre les cheminées de ventilation et l'eau qui les entoure d'autant plus qu'à de telles températures, et malgré la pression écrasante, les molécules d'eau doivent s'activer passablement.
On croit qu'autour d'une seule de ces cheminées la synthèse de masse biologique est de l'ordre de 2.5 kilo/heure.
On estime que la masse biologique des profondeurs (jusqu'à 4 kilomètres sous la terre sèche et 7 kilomètres sous le plancher des océans) représente au moins 10% de la masse biologique totale de notre planète.

ce qui se cache sous la surface

lurch agoratoire a dit…

Encore une fois, le DVD "Aliens of the deep" pour voir cette masse biologique en action autour des cheminées de ventilation à ??? de profondeur.

le nautilus +