mardi 30 juin 2009

Reprise

Je le sais, j'ai renoncé à commenter l'extraordinaire bouquin de Michio Kaku sur ce non-moins extraordinaire (mais pour des raisons fort différentes) blogue.
Néanmoins, chaque heure que je consacre à la lecture de "Physics of the impossible" est à la fois agréable et instructive.
Ainsi je viens tout juste d'apprendre que sans la présence de Jupiter dans notre système solaire, la Terre serait constamment bombardée par des comètes et des météorites rendant la rédaction de ce blogue impossible.

l'échappée belle

la psychologie des coupables

En guise de préambule, disons d'abord qu'il y a deux types de condamnés : les innocents et les coupables.
Il est évident que les innocents non seulement n'éprouvent pas de culpabilité mais ils se sentent, à juste titre, victimes.
Ce qui est aussi le cas d'un grand nombre de vrais coupables. Ils sont dénués de remords et ils ont l'impression d'avoir été floués par le "système" soit par leur condamnation soit par la peine qui leur a été imposée, le plus souvent par les deux.
Ils sont les plus dangereux par leurs lacunes morales et par leur soif de vengeance.
Ce sont aussi les récidivistes.
Et il y a les coupables qui réalisent qu'ils ont fait fausse route et qui ne demandent qu'à réintégrer la société.
Ce qui précède ne vaut, à mon avis, que pour les criminels de droit commun.
Il y a deux autres types de criminels qui font exception : les enrégimentés (criminels de guerre) et les cerveaux lavés (membres de secte).
J'y reviendrai peut-être. En fait, j'y reviendrai sûrement si ce billet reçoit un minimum de 917 commentaires (en devises US).

le jugement de l'amateur

lundi 29 juin 2009

Annonce

Selon Jocelyne Blouin, il devrait y avoir un billet intitulé : la psychologie des coupables sur ce blogue, juste après le passage de la prochaine dépression.
Pour stimuler votre appétit, la peine de 150 ans de prison décernée avec discernement à Bernard Madoff était le maximum permis par la loi américaine. S'il avait été canadien il aurait dû se contenter d'un maigre 14 ans, bien en-dessous de ses moyens.
Mais le record absolu chez nos voisins du sud est de 10,000 ans de prison. Bien moins que le record établi par la poursuite qui a déjà demandé 384,912 ans. N'importe quoi.

la longueur de la peine

Tant qu'à y être II

La chronique d'Yves Boisvert soulève aussi une autre question à laquelle je n'ai pas de réponse.
Le droit de mourir, d'accord, mais à quelles conditions et à partir de quel âge ?
La condition fondamentale la plus simple pourrait sembler être l'absence de maladie mentale mais c'est insensé. Les gens atteints de maladie mentale sont parmi ceux qui souffrent le plus dans notre société. Les exclure du droit de mourir serait cruel.
Il n'y a pas de solution facile ou évidente, mais ultimement, c'est l'absence de contrainte externe et la persistance du désir de mourir qui devrait nous guider.
À partir de quel âge ? est une question encore plus difficile. La loi manitobaine fixe cet âge à 16 ans, la québécoise à 14 ans.
Le problème est que la chronologie ne dit rien sur le degré de maturité et de compréhension. L'idée d'une évaluation indépendante par au moins deux experts, idéalement de formations différentes, m'apparait la meilleure solution.

la perplexité assumée

Tant qu'à y être

Dans La Presse de ce matin, Yves Boisvert nous offre une chronique intitulée : La liberté de refuser que vous devriez pouvoir retrouver ici
la liberté de refuser
Peut-être ai-je ce matin un quelconque problème hormonal mais je ne partage pas son opinion.
D'abord sur les limites à la liberté de religion. Nous sommes, à cet égard, beaucoup trop tolérants. La foi, quelle qu'elle soit, ne devrait pas être une porte ouverte sur : je fais n'importe quoi.
Ensuite, sur les limites de la liberté de l'individu. Nous sommes, à cet égard, beaucoup trop intolérants. La juridiction d'une personne sur son corps n'a pas à être limitée par les valeurs de la société. Tout le débat qui a ouvert la porte au droit à l'avortement n'a pas laissé cette porte ouverte pour les autres débats sur le droit de l'être humain sur son corps, comprendre le droit à la mort.
Il y a dans ce billet une évidente contradiction pour laquelle je n'ai pas de solution.
Ce que je dis, c'est qu'on devrait avoir le droit de mourir sauf pour des raisons religieuses. Ce qui démontre clairement ma position face à toutes les religions. Notre société permet à ses citoyens de croire. Mais cela n'a rien de rationnel.

le critique de la raison pure

Désaccords

Pour ceux que cela pourrait intéresser, la phase I de ce désaccord porte sur mon billet "Amnistie" et l'échange de commentaires avec mon ami Lurch.
La phase II porte sur la définition, celle du Petit Robert (L'ttle Bob), du mot pardonner.
Dans son sens premier, on lit :
Tenir (une offense) pour non avenue, ne pas en garder de ressentiment, renoncer à en tirer vengeance.
Tenir pour non avenue signifie : faire comme si cela n'était pas arrivé.
Exactement ce que reproche, et là-dessus, il a parfaitement raison, Lurch à ma position. Parce que faire comme si ce n'était pas arrivé, ça veut aussi dire oublier. Et oublier n'est pas souhaitable et ne fait en rien partie du pardon. Au contraire, pardonner devrait vouloir dire se souvenir, mais accepter de transcender les sentiments négatifs que l'offense continuera toujours de susciter.
Non pas pour le bénéfice du coupable mais pour celui de ceux qui ont subi l'offense et continuent d'en subir les conséquences. Parce qu'il est bien possible que le coupable soit complètement indifférent au pardon (combien de coupables ne ressentent aucune culpabilité), mais les victimes, elles, en retirent toujours un bénéfice.
Ne pas en garder de ressentiment serait d'ailleurs tout aussi faux si cela devait impliquer l'oubli.

les souvenirs douloureux

samedi 27 juin 2009

Citation du jour

"Rien ne s'éloigne plus vite que les morts"
Pierre Foglia dans sa chronique de La Presse de ce matin.

l'expression d'une vérité

vendredi 26 juin 2009

Amnistie : complément

Comme par hasard, je viens de regarder le film : The Reader (Le Liseur dans sa version française).
On y parle d'Auschwitz où environ 8000 personnes auraient travaillé (faute de mieux, il faut bien appeler ça du travail).
Parmi eux, 22 ont subi un procès.
19 ont été condamnés.
12 ont été condamnés à mort.
Si je ne m'abuse, il en reste encore 7978 à débusquer.

le temps qui presse

Amnistie

La nuit tombait
Et nous l'avons laissé faire

Le premier mai dernier, je parlais de cet ancien nazi déporté vers l'Allemagne pour y être jugé pour crimes de guerre.
Monsieur Demjanjuk est vieux, malade et il s'est refait une vie d'allure honorable aux États-Unis. Est-il devenu un bon gars, bon travailleur, bon père de famille ? Je n'en sais absolument rien. Et cela n'a pas une grande importance à mes yeux.
Mais je crois que l'humanité se déshonore en s'acharnant sur des coupables qu'elle transforme en victimes.
Il y a longtemps que nous aurions dû passer l'éponge sur cette période sombre.
Pourquoi ne l'avons nous pas fait ?
Je crois que c'est pour nous débarrasser de cette vieille culpabilité que nous continuons de nier.
Cette indicible tragédie qu'a été la deuxième guerre mondiale aurait probablement pu être, au moins partiellement, évitée n'eut été de l'aveuglement volontaire de notre beau monde occidental et démocratique qui a manifesté autant de tolérance envers l'intolérance.
L'histoire d'un cauchemar, pourtant prévisible, dont personne n'a voulu s'éveiller. Parce qu'on est si bien dans son lit.
Mein Kampf, ce médiocre pamphlet d'Adolf Hitler annonçait pourtant clairement les couleurs du massacre à venir. On a toléré qu'il envahisse ses voisins en se disant que ce n'était pas dans notre cour. Et quand la réalité nous a finalement rattrapé, des millions de morts étaient inscrites dans les astres.
Et aujourd'hui, on continue de poursuivre des octogénaires pour continuer de masquer notre propre lâcheté. Il est déjà trop tard pour accorder le pardon aux survivants de cette erreur de jugement.
Les coupables partagent avec nous leur culpabilité. Et si on les punit, eux, nous devrions aussi partager leur punition.

Le soir tombait
Et nous l'avons laissé faire

le retard du pardon

mercredi 24 juin 2009

Je renonce

J'ai repris la lecture de :
Physics of the impossible
de :
Michio Kaku
J'avoue que je ne suis pas en mesure de traduire tout l'intérêt de ce bouquin qui, comme je l'ai déjà mentionné, n'est pas difficile d'accès.
Je n'ai tout simplement pas assez de talent de vulgarisateur et de traducteur.
Mais c'est un bouquin fascinant que je vous recommande chaleureusement si la physique "populaire" vous intéresse.
Vous y apprendrez entre autres qu'il est maintenant possible d'utiliser les atomes un peu comme des pièces de Lego (ou, à la rigueur, comme des accessoires de Barbie).
Des illuminés de l'université de Cornwell ont fabriqué une guitare vingt fois plus petite qu'un cheveu. Elle a ses six cordes et il est possible, avec un outil spécial dont je ne vous parle pas, d'en jouer. Elle produit de la musique, malheureusement inaudible à l'oreille humaine. J'imagine qu'on pourra bientôt en entendre un extrait adapté sur YouTube.

le regret sincère

L'espace de la mort, prise II

J'aimerais qu'on m'explique l'espace des morts.
J'ai déjà exprimé mon dégoût face au rite chrétien qui expose un cadavre sur un bout de bois.
Et j'ai souvent du mal à composer avec ce que l'on appelle le caractère sacré de la vie.
Mais j'ai encore plus de mal à comprendre l'attrait qu'exercent les cadavres sur ceux qui leur survivent.
Chez l'humain, le corps est à la conscience ce que la coquille est à l'oeuf.
Alors pourquoi ce culte de la coquille ?
Quelle importance d'être enterré près des siens ?
Personnellement, la seule objection que j'aurais à savoir mon corps envoyé dans un dépotoir est sa modeste contribution à la pollution.
J'opte donc pour l'incinération. Et je souhaite que personne ne s'encombre de mes cendres.

l'absence de culpabilité

mardi 23 juin 2009

L'espace de la mort, prise I

N'est-il pas bizarre que les chroniques nécrologiques occupent autant d'espace dans nos journaux alors que les naissances ne font, qu'une fois par année, l'objet d'un concours de beauté ?

le monde à l'envers

lundi 22 juin 2009

La dernière révolution

Les baby boomers ont pris le monde d'assaut en pensant qu'ils réussiraient à le changer.
Bien qu'ils aient eu leurs heures de gloire, à la fin des années 60, l'ensemble de l'oeuvre ressemble plus à un pétard mouillé qu'à une toile de Rembrandt.
Mais voici qu'en même temps que sonne l'heure de la retraite, sonne celle de la dernière chance : l'heure de la mort.
Plusieurs ont vu leurs parents sombrer dans la plus abjecte déchéance, certains les y ont vu mourir.
Ils ont souvent insisté pour qu'on fasse TOUT pour leur père ou leur mère. TOUT étant souvent synonyme d'acharnement.
Et maintenant que leur heure approche, on les sent soudainement plus frileux.
C'est moi qui déciderait du moment de ma mort, peut-on les entendre dire.
Et il n'est pas impossible. Et il est probablement souhaitable, qu'ils forcent la société à évoluer. A reconnaître, comme ce fût le cas pour l'avortement, que le droit à l'auto-détermination l'emporte sur le caractère sacré de la vie. Parce qu'une vie dont on ne veut plus n'a rien de sacré, qu'elle soit dans un utérus ou un CHSLD !

la chance de gagner

dimanche 21 juin 2009

Vous serez tous morts

Quand viendra la prochaine année palindromique : 2112
Ne soyez pas tristes, la plupart d'entre vous en aurez connu deux : 1991 et 2002.

la mince consolation

samedi 20 juin 2009

La santé : le ridicule

Mon père vient de recevoir un diagnostic de surdité.
Premier problème : il ne s'en était pas aperçu.
Ce n'est que depuis qu'il se sait malentendant qu'il nous fait répéter.
Nous on le fait répéter depuis bien des années parce qu'il ne parle pas assez fort.
Ce qui est quand même assez surprenant comme le savent ceux qui côtoient quelqu'un qui crie parce qu'il ne s'entend pas parler. Pour mon père, il a plutôt tendance à s'écouter et à mal s'entendre avec ses frères humains.
Mon père vient de recevoir un diagnostic de surdité.
Comme il avait déjà un diagnostic de cécité (à intensité hautement variable, selon les circonstances et son humeur), il a droit non pas à un mais bien à deux appareils auditifs.
Deuxième problème : les appareils sont tellement petits qu'il est absolument incapable de les utiliser sans aide. Et ma mère, quand elle est disponible, n'arrive jamais à les régler à son goût (qui fluctue au même rythme que sa capacité visuelle.
Notre très cher gouvernement a donc dépensé plusieurs milliers de dollars pour appareiller un sourd qui s'ignorait avec des prothèses auditives qui lui seraient inutiles s'il en avait vraiment besoin.

le ridicule comblé

P.S. Ça suffit pour la santé, mon prochain sujet sera nettement plus rigolo: la mort.

vendredi 19 juin 2009

i don't speak french

Laisser des gens chanter en anglais à la Saint-Jean, ça voudrait dire ouvrir la voie à une Saint-Jean bilingue.
Ça fait peur mais, si c'est possible, ça fait encore plus dur.

l'unilingue anglais

mercredi 17 juin 2009

invitation spéciale

Ne serait-ce que parce que c'est la première fois que je fais un transfert vidéo sur un de mes (trop) nombreux blogues, allez visiter mon site givré.

le givré lui-même

La santé : l'autruche

Le billet d'aujourd'hui ne s'inscrit pas du tout dans la lignée de ceux qui précèdent sur la santé.
Ce matin, j'ai un peu mal à la gorge.
Mais le plus jeune de mes fils est pas mal plus mal en point. Mal de gorge sévère, forte fièvre, courbatures, congestion, toux : le tableau complet d'une bonne grippe. Comme elle est hors saison, nous avons tout de suite pensé H1N1.
Donc appel à Info-Santé.
Conseils de l'infirmière : n'allez surtout pas à l'urgence ou dans une clinique. Gardez l'enfant à la maison avec les traitements de base pour contrôler les symptômes.
Oui, mais comment savoir si c'est vraiment le H1N1 ?
Réponse : on ne veut pas le savoir !
Bref, si on parle de pandémie, c'est peut-être moins un pétard mouillé que je le croyais : seuls les cas graves qui nécessitent une intervention médicale semblent être comptabilisés.
J'ai soudainement un peu plus mal à la gorge.

le paranoïaque inconnu

samedi 13 juin 2009

la santé : l'effet Panagiotis

Les lecteurs de La Presse ont pu apprendre ce matin la "guérison" jugée miraculeuse du jeune Panagiotis Baltzis.
Le bébé de quelques mois survivait grâce à un coeur artificiel en attendant une greffe cardiaque lorsque son petit coeur s'est remis à battre comme un grand.
Tout à fait réjouissant, je le concède volontiers.
Le problème c'est que tous les parents de tous les petits Panagiotis de ce monde vont maintenant remuer ciel et terre pour répéter ce miracle auquel ses médecins ne comprennent rien.
Ce n'est pas parce qu'un traitement a réussi une fois qu'il faut l'offrir à tout le monde.
Mais tout le monde veut aller au ciel et personne ne veut mourir.
Et surtout personne ne veut voir son enfant mourir.
Alors quand survient un conflit entre le cerveau et le coeur, c'est toujours le coeur qui gagne.
Mais c'est souvent le petit patient qui perd au change au jeu de l'acharnement.

le coeur fragile

Au revoir

Mon frère "Dépoussiéré" qui est sans doute à l'origine de ma présence sur la blogosphère quitte à son tour le bateau.
Je suis très heureux qu'il y ait trouvé un espace dans lequel il a pu s'épanouir et ventiler un peu les frustrations multiples qu'il continue de connaître.
Je suis surtout heureux que ce soit la rencontre de la femme qu'il aime qui lui permette de progresser ailleurs.
On se barbécute bientôt frérot.

un frère parmi les autres

samedi 6 juin 2009

la santé : les hommes à tout faire

Un autre problème majeur de notre système de santé : les multiples visages de l'acharnement.
Le plus troublant est sans doute celui qui nous provient des familles. Faites TOUT pour (au choix : mon père, ma mère, mon frère, ma soeur, mon fils, ma fille (si vous n'avez pas compris le principe, laissez-moi un commentaire pour obtenir plus d'explications (après tout, je suis, aussi, professeur))).
Le patient, lui, ne veut plus rien savoir d'un traitement, d'un examen ou de quelqu'autre intervention.
Ce qui ne décourage en rien les aspirations de la famille : c'est au docteur de le convaincre.
L'acharnement c'est de ne pas respecter la volonté de la personne en cherchant, par tous les moyens de la culpabiliser, de la manipuler.
L'acharnement c'est aussi de ne pas considérer l'intérêt de la personne. Pour qu'une action soit légitime, il faut que les avantages l'emportent clairement sur les inconvénients. Et il faut que le patient soit suffisamment renseigné pour pouvoir prendre une décision éclairée.
Un autre des visages de l'acharnement vient, je crois, de la formation des médecins. La mort est un échec. Alors, on suggère d'essayer ceci ou cela. Ça n'a pas beaucoup de chances de fonctionner mais comme on a rien d'autre à offrir, on tente l'impossible. "On va vous enlever la moitié du visage, vous allez respirer par un trou dans votre trachée, on va vous nourrir par intraveineuse pour le reste de vos jours : sinon vous allez mourir dans un mois, maximum".
Difficile d'établir des limites. Mais le prix à payer n'est pas toujours raisonnable.
Et ceux qui ont suivi les manchettes il y a quelque temps on pu voir l'impact de telles décisions sur les enfants, comme le cas de Phébé.
émission enquête
Une poursuite de 3.5 millions, sauf erreur.

les prix de l'acharnement

vendredi 5 juin 2009

La santé : l'oeuf ou la poule

Quand on regarde la proportion du budget provincial consacré à la santé, aucun besoin d'être un génie pour réaliser que c'est une poule aux oeufs d'or.
Un des problèmes majeurs de notre système de santé vient de la rémunération des médecins.
La rémunération à l'acte entraîne invariablement une augmentation du nombre d'actes posés. Un chirurgie gagne des sous en opérant. Plus tu opères plus tu fais d'argent. Sans compter le fait que ta pratique est plus intéressante.
Donc, la solution est de réduire le nombre d'actes en payant les médecins à salaire.
Et là on entend les gens se plaindre du peu de productivité des médecins rémunérés à salaire. Tout aussi simple, si tu prends deux heures au lieu d'une pour une même tâche, tu fais deux fois plus d'argent.
On a essayé de couper la poire en deux pour offrir une rémunération mixte. Une partie de tes revenus est à salaire avec une bonification pour la productivité. Honnêtement, je ne suis pas en mesure d'évaluer les résultats de cette alternative.
Pas plus que celle d'une autre option qui s'appelle la capitation. Tu donnes à un groupe de médecins tant de sous pour s'occuper de tant de patients. Et tu les laisses se débrouiller avec le partage du magot.
Je le reconnais, je ne connais pas la réponse à ce problème.
Mais je reconnais l'importance de le solutionner pour améliorer notre système.

la valeur de l'oeuf

jeudi 4 juin 2009

La santé : la défense

Parmi les nombreux problèmes qui affligent notre système de santé, on retrouve la médecine défensive. Ce n'est sans doute pas le plus grave de ses problèmes mais un des plus faciles à résoudre.
Les médecins posent chaque jour d'innombrables gestes, le plus souvent des requêtes de laboratoire, d'imagerie et de consultation, dans le simple but de se protéger contre une éventuelle poursuite.
Et comme, malgré tout, le nombre de poursuites augmente malgré la difficulté notoire pour les plaignants d'avoir gain de cause, ce n'est pas une tendance qui est à la veille de diminuer.
D'autant plus que la médecine "technique" est souvent considérée comme déshumanisée et que la relation patient-médecin est de plus en plus mince.
Bien des experts s'y opposent, mais il me semble qu'une couverture assurée par le gouvernement pourrait être rentable non seulement pour réduire cet aspect mais aussi protéger les intérêts de la population en éliminant les poursuites "perdantes" et en accélérant le dédommagement des poursuites "gagnantes".
Le chauffard ivre qui blesse ou tue ces concitoyens est à l'abri des poursuites à cause de cet organisme boiteux qu'est la SAAQ (société d'assurance automobile du Québec).
Il faut reconnaître que la plupart des médecins sont moins dangereux qu'un chauffard ivre.
Mais il faut aussi reconnaître que les performances de la SAAQ alimentent les réticences envers un système d'assurance responsabilité géré par des fonctionnaires dont le niveau de relation avec le citoyen à encore moins bonne presse que la relation patient-médecin.

le plaidoyer d'innocence

mardi 2 juin 2009

bonne question, mauvaise réponse

Dans la Presse de ce matin, le docteur Julie Gill pose une bonne question : notre système de santé aura-t-il encore longtemps les moyens de répondre à la demande sans cesse croissante de soins ?
Deux facteurs principaux viennent expliquer cette croissance :
- le vieillissement de la population : on en entend toujours parler mais il s'agit d'une réalité difficilement contestable
- les progrès de la médecine qui ne cesse de développer de nouveaux traitements : déjà là, on peut mettre un bémol majeur (si mes lecteurs musiciens me le permettent). En effet, les progrès de la médecine impliquent, dans une large mesure, les moyens diagnostiques. On dépiste davantage les maladies, surtout mais non seulement les cancers, on invente frénétiquement de nouveaux appareils d'imagerie. Les compagnies pharmaceutiques s'ingénient à développer de nouvelles molécules qui font régulièrement leur apparition sur le marché.
Mais... On ne guérit pas plus les principales maladies qui affligent la population : il n'y a toujours pas de traitement curatif pour le diabète, l'hypertension, les troubles lipidiques. La liste des pathologies que l'on s'efforce de contrôler sans pouvoir guérir est très longue.
À cette problématique majeure, le docteur Gill conclut par :
" C'est un non-sens, à mon avis, de prendre la moitié de notre force de travail pour soigner des personnes retraitées."
Fort mauvaise réponse si vous voulez mon avis.
Et j'entends déjà le tollé que cette position va soulever.
" Nous, les vieux, on a construit cette société et voilà que l'on veut nous précipiter au dépotoir " et autres jérémiades sur le même thème.
Le problème de notre système de santé, et la réponse à ce problème, se trouve ailleurs.
Personne n'a le courage de se questionner ouvertement sur la pertinence.
Un résident en anesthésie affirmait récemment que la moitié des chirurgies auxquelles il a assisté étaient inutiles. Il exagère peut-être, et je dis bien peut-être, mais il n'en reste pas moins que d'innombrables chirurgies et encore plus d'examens diagnostiques ne semblent avoir d'autre but que de protéger l'establishment médical ou pire encore, de faire rouler le système au profit, non pas du patient, mais de ce même establishment.

la contestation de la pertinence