mardi 2 juin 2009

bonne question, mauvaise réponse

Dans la Presse de ce matin, le docteur Julie Gill pose une bonne question : notre système de santé aura-t-il encore longtemps les moyens de répondre à la demande sans cesse croissante de soins ?
Deux facteurs principaux viennent expliquer cette croissance :
- le vieillissement de la population : on en entend toujours parler mais il s'agit d'une réalité difficilement contestable
- les progrès de la médecine qui ne cesse de développer de nouveaux traitements : déjà là, on peut mettre un bémol majeur (si mes lecteurs musiciens me le permettent). En effet, les progrès de la médecine impliquent, dans une large mesure, les moyens diagnostiques. On dépiste davantage les maladies, surtout mais non seulement les cancers, on invente frénétiquement de nouveaux appareils d'imagerie. Les compagnies pharmaceutiques s'ingénient à développer de nouvelles molécules qui font régulièrement leur apparition sur le marché.
Mais... On ne guérit pas plus les principales maladies qui affligent la population : il n'y a toujours pas de traitement curatif pour le diabète, l'hypertension, les troubles lipidiques. La liste des pathologies que l'on s'efforce de contrôler sans pouvoir guérir est très longue.
À cette problématique majeure, le docteur Gill conclut par :
" C'est un non-sens, à mon avis, de prendre la moitié de notre force de travail pour soigner des personnes retraitées."
Fort mauvaise réponse si vous voulez mon avis.
Et j'entends déjà le tollé que cette position va soulever.
" Nous, les vieux, on a construit cette société et voilà que l'on veut nous précipiter au dépotoir " et autres jérémiades sur le même thème.
Le problème de notre système de santé, et la réponse à ce problème, se trouve ailleurs.
Personne n'a le courage de se questionner ouvertement sur la pertinence.
Un résident en anesthésie affirmait récemment que la moitié des chirurgies auxquelles il a assisté étaient inutiles. Il exagère peut-être, et je dis bien peut-être, mais il n'en reste pas moins que d'innombrables chirurgies et encore plus d'examens diagnostiques ne semblent avoir d'autre but que de protéger l'establishment médical ou pire encore, de faire rouler le système au profit, non pas du patient, mais de ce même establishment.

la contestation de la pertinence

1 commentaire:

Daniel Paillé a dit…

Oui, il y a une bonne question là...

Ou est ton copain? Depuis janvier?