lundi 31 août 2009

Le suicide des malades : deuxième cas

Hubert est un expert incontestable en tabagisme. Soixante-quinze ans d'expérience.
Aussi est-ce sans surprise qu'il apprend qu'il est atteint du cancer pulmonaire.
La sévérité de la maladie et son étendue, il a des métastases au foie et aux os, ne laisse que peu de place à un traitement de la maladie. Le pneumologue le réfère donc en soins palliatifs.
Le médecin, très humain dans son approche, assure Hubert que tout sera fait pour qu'il puisse mourir sans éprouver de douleur.
Mais Hubert se soucie peu de la douleur. Ce qu'il veut, lui, c'est de ne pas avoir à affronter l'évolution de la maladie, la perte progressive d'autonomie, le poids qu'il deviendrait pour ses proches.
Il demande donc au médecin de l'aider à en finir au plus tôt.
Changement drastique dans l'attitude du médecin. Impossible de faire ce que vous me demandez.
Et Hubert sort du bureau avec une demande de consultation en psychiatrie.
Finalement, Hubert n'aura besoin de l'aide de personne. Il s'installe dans son garage qu'il isole de son mieux et s'isole au volant, cigarette et scotch à la main. Le moteur tourne mais le coeur d'Hubert s'est arrêté. Il a tenu le volant de sa vie jusqu'à la fin. Faute de pouvoir mourir debout, il est mort confortablement assis.
Et il a laissé une note pleine d'amour pour les siens en leur demandant non pas d'approuver son geste mais de respecter sa décision.

le choix lucide

3 commentaires:

RAINETTE (l'énigmatique) a dit…

C'est une bonne solution à mon avis. Tu ne mets personne dans l'embarras et tu te "prives" de souffrances ultérieures autant inutiles qu'angoissantes.

Une lettre d'amour,de la part d'un suicidé, ça fait pleurer un bon coup mais après, on s'en remet et on continue quoi !

le neurone ectopique a dit…

Je crois sincèrement qu'aimer veut aussi dire savoir laisser partir en paix quand l'heure est venue.

le père de l'orphelin

RAINETTE (l'énigmatique) a dit…

D'Accord. Aimer pour vrai c'est laisser l'autre libre.