jeudi 30 avril 2009

Crédibilité

Il me semble que c'est (presque) chaque fois la même chose.
Une catastrophe à tel endroit a fait 1634 morts clament les médias.
Pour quelques jours plus tard annoncer : bilan final, la catastrophe de tel endroit a fait 423 morts.
Si j'en crois LCN, le bilan officiel des morts de la grippe porcine au Mexique est actuellement de huit et le nombre de cas suspects a été réduit à 84.
Si j'en crois ma mémoire, on annonçait hier 160 morts.
Je ne veux pas nier le drame de la mort de ces huit personnes.
Mais quand on pense aux milliards de dollars dépensés, quand on pense à toute l'angoisse générée par cette grosse bulle, on ne peut s'empêcher de croire que toutes ces ressources, toute cette énergie aurait pu servir à des causes beaucoup plus importantes.
Si jamais, l'histoire se poursuit et devait retenir quelque chose de notre époque, nous ferons figure, auprès de nos descendants, de la pire gang de paranoïaques de l'humanité.

le petit frisson

3 commentaires:

Pierre F. a dit…

Je pense que 20,000 morts dans un tremblement de terre en Inde n'aura pas autant d'impact que 160 morts touchés par un virus qui pourrait NOUS toucher, dans le confort de notre foyer. Ça me rappelle la crise du verglas. Il y a eu zéro mort, pourtant, c'est considéré comme un crise du siècle.

Mazz a dit…

Je crois que ce à quoi nous assistons est l'amplification du sensationnalisme journalistique appliquée à la sage prudence de l'OMS, en lutte avec le bruit du marketing quotidien.

Je m'explique.

Je relisais hier le plan de l'OMS relatif à la préparation à une pandémie et je dois avouer que c'est non seulement très bien fait, mais aussi très sobre et réaliste.

Il est difficile de véhiculer la sobriété et la raison. La façon qui marche est d'utiliser les émotions.

Alors il faut compétitionner pour émouvoir nos sens offerts inlassablement au martellement des affres publicitaires dont le seul but est d'attirer notre attention quelques secondes, histoire de nous vendre un morceau de viande, une lotion après-rasage ou une couche de bébé,

J'imagine que les journalistes savent qu'ils font face à un public de plus en plus résistant aux attaques virales provenant d'hollywood et des départements de marketing. Et dans ce cas-ci - celui de la grippe porcine - ils doivent non seulement "faire passer la nouvelle", mais il se sentent aussi investis d'une mission de sauver l'humanité. Alors il en mettent.

Je ne sais pas si on sera perçus comme paranoïaques. Mais on sera sûrement vus comme étant victimes de notre chronique déficit d'attention.

On n'a pas appris à jauger et à filtrer de façon critique les informations qui nous submergent. Alors la stratégie des compétiteurs en liste pour notre attention est de crier le plus fort possible ou d'émoustiller nos sens le plus possible.

C'est pourquoi je préfères, et de loin, l'écrit. Il permet le recul de la raison. Et quand on a le recul de la raison, celle-ci progresse. :-)

- Mazz

Nanou La Terre a dit…

Bien dit...Bravo...