mercredi 23 mai 2007

oubli

J'ai laissé mon bouquin sur les lieux de mon travail. En passant, mon retour au travail a été prématuré et je ne vous raconte pas les erreurs sur mon parcours laborieux.
Ce que j'aime de ce fameux bouquin, c'est que pratiquement à chaque page, il y a une affirmation avec laquelle je suis soit 100% d'accord, soit 100% contre. Et puisque, en principe je suis dans l'erreur une fois sur deux cela veut dire que je suis dans le vrai dans 50% des affirmations que j'approuve et dans le tort dans 50% des affirmations que je désapprouve de sorte que si j'étais le moindrement intelligent, je lirais des bandes dessinées.

le sommeil du lépreux

lundi 21 mai 2007

pour en finir avec l'introduction

Finalement le projet de Smolin me semble assez ambitieux et, à mes yeux du moins, original. Peut-être que les grands initiés de la science y verront quelque radotage mais mon intérêt pour ce bouquin est à la hausse.
En une seule phrase, l'auteur me semble couvrir l'essence même de son propos :
"The laws of nature themselves, like the biological species, may not be eternal categories, but rather the creation of natural processes occuring in time."
Si les lois de la nature évoluent dans le temps, je vois mal comment on va se sortir du bois. Il est vrai que la notion de singularité à l'origine de notre univers (le Big Bang) implique qu'il fut un temps où les lois de la physique s'effondrent et sombrent dans le trou noir de l'inconnu total. Mais, mon côté optimiste reprend le dessus, si effectivement les lois de la physique se modifient en parcourant la ligne du temps (il est extrêmement difficile pour moi d'accepter que le temps ne soit pas linéaire, ni éternel) la seconde loi de la thermodynamique pourrait un jour devenir caduque et ce changement de programme, tel un Superman existentiel, pourrait venir sauver notre univers de la platitude totale de l'équilibre (quand je pense à tous ces gens qui ne lisent pas mon blogue, je verse une larme d'indifférence).
Bref, je sens que je vais (continuer à) bien m'amuser.
Pour stimuler votre intérêt pour ce qui s'en vient, je termine par les questions qui animeront le premier chapitre :
"Why is the universe hospitable to life? Why is it full of stars?"
J'en trépigne d'impatience.

le retour au travail (demain après six semaines de maladie(pas imaginaire pantoute))

dimanche 20 mai 2007

page 16 b)

Là où l'on s'éloigne :

"...several deep thinkers (...) have argued that the Platonic conception of law as mathematical and eternal must give way to a view in which the laws are themselves formed as a result of process of evolution or self-organization."



Là où l'on se rapproche :

"... the description of the universe as a whole must be closer to the description of a living organism than it is to the description of a simple physical system isolated in a small part of the universe."

Il ne reste que quatre pages à l'introduction. Commencez-vous à voir où on s'en va ?

la curiosité utopique

page 16 a)

"Another aspect of that shift is the realization that how the world is organized is as fundamental a question as what it is made of."
Là encore, la théorie unificatrice a du chemin à faire. L'organisation de l'univers ne relève-t-elle pas plus de la relativité alors que ce qui la constitue s'approche davantage de ce qui la constitue?
Pour être honnête, mon intérêt est grandement stimulé par le fait que je ne vois pas où Smolin essaie de nous amener.
"The law of increasing entropy tells us that the natural state of the world described by nineteenth-century physics is dead equilibrium."
C'est bizarre mais cette citation m'a amené à me poser une question : si, immédiatement après le Big Bang, il y avait eu une phase d'hyper-inflation presque infinie de sorte que l'équilibre thermo-dynamique complet soit atteint dans la première seconde, pourrait-on revivre, en passant le film de cette seconde à un extrême ralenti, toute l'évolution de notre univers incluant la rédaction de ce billet par votre humble serviteur.
Par ailleurs, selon ma compréhension actuelle du sujet, l'univers se dirige progressivement vers un tel équilibre thermodynamique terminal. À l'échelle quantique, l'EEG de l'univers ne serait vraisemblablement pas complètement plat.
"...in the twentieth century our very understanding of space and time, of what it means to say where something is or when something happened, require a complex world."
Encore là, cette affirmation s'applique davantage au niveau macro qu'au niveau quantique où une telle définition d'un objet ou d'un évènement est plus laborieuse, voire impossible.

de retour après la pause

page 15

" The idea that the world must be understood to be the result of processes of self-organization, and not just a reflection of fixed and eternal natural law, may be a difficult one for many readers to accept."

L'introduction, je n'ai pas encore dépassé cette phase, laisse peu de doute sur le sujet : cette idée d'auto-organisation sera au centre d'importantes discussions. Toutefois, on peut se demander s'il n'y a justement pas des lois qui régissent ce processus. Il semble, à prime abord, que ce processus ne relève ni du hasard ni de l'anarchie.
On a déjà abordé le sujet de la contradiction apparente entre les lois de la thermodynamique et la complexification, l'élaboration d'une structure qui mène à la conscience. Ce débat occupe une place importante dans le livre de Smolin. Pour lui, cette démarche est au coeur même d'une compréhension de l'univers dans son ensemble. Il a 300 pages (sans compter les appendices, notes, bibliographie etc.) pour prouver son point. J'espère qu'on va bien s'amuser : la vie, c'est un peu pour ça, non? (et tant pis pour ceux qui ne comprennent pas le plaisir qu'on y trouve)

le moineau sur sa branche

la corde pour se pendre

Rien à voir avec mon sujet de l'heure.
Une simple réaction à l'histoire de ce jeune homme accusé d'avoir aidé son oncle à se suicider.

À un bout de la corde, la souffrance. La douleur sous toutes ses formes.
D'abord la douleur physique. L'arsenal thérapeutique dont nous disposons permet de soulager, ou du moins d'atténuer, la plupart des douleurs physiques. Devant ces histoires d'horreur, on se demande : où étaient les soignants? Ont-ils même été demandés?
Ensuite la douleur psychologique. Savoir et refuser la déchéance et l'échéance inévitables, la perte progressive de l'autonomie, faire son deuil de soi-même, perte après perte. De quel soutien ces malheureux ont-il bénéficié?

À l'autre bout de la corde, le droit de mourir. Que notre société frileuse refuse encore à certains d'entre nous. À ceux qui n'ont plus les moyens d'y avoir recours. De sorte que, vraiment, ce sont ceux qui aiment le plus cette personne en chute libre qui doivent se résigner à leur faire don de la mort. Combien de ces drames se sont joués à l'abri des médias et de l'appareil judiciaire?
Alors que chez nous les gens sont encore contraints d'enfreindre la loi, ailleurs on a établi des accommodements raisonnables qui protègent à la fois les malades et leurs proches. Et surtout qui leur enlève l'odieux d'avoir à poser le dernier geste.

Le risque de perdre une vie dans un éventuel dérapage est-il vraiment plus grand que celui de provoquer autant de douleur chez ceux qui se meurent et autant de conséquences désastreuses pour ceux qui survivent?

debout sur l'échafaud

vendredi 18 mai 2007

page 13 : première divergence

"By definition, the universe contains all that exists."
Vous le savez déjà, je considère cette affirmation comme anthropocentrique.
Notre cadre spatio-temporel est né avec le Big Bang.
Mais il est absolument impossible de se prononcer sur l'existence d'autres univers qu'ils soient antérieurs, parallèles ou futurs.
Smolin veut nous amener à la notion que toutes les théories actuelles ne concernent qu'un aspect de l'univers de sorte que ce qui n'est pas cet aspect spécifique constitue une toile de fond (background dans le texte original).
Et qu'aucune théorie qui inclut l'ensemble de l'univers (le nôtre, évidemment) ne dispose d'une telle toile de fond ce qui pourrait nous amener à reconsidérer complètement les assises actuelles de la science pour avoir un regard global sur tout ce qui existe.
Par exemple, si on essaie d'étudier une automobile en analysant chacune des pièces, il est sans doute impossible de se faire une idée du tout : il suffit de penser aux pneus, au pare-brise et au système de son pour se faire une idée du degré de difficulté pour quelqu'un qui n'aurait jamais vu de voiture de produire une théorie unificatrice cohérente.
Si on poursuit cette analogie et que l'on considère la relativité comme la peinture de la carosserie et la mécanique quantique comme l'huile à moteur, il n'est pas impossible qu'une future théorie unificatrice nous réserve des surprises fascinantes. Et ceci même si les données actuelles sur la peinture et l'huile sont parfaitement exactes.

le rêveur éveillé

jeudi 17 mai 2007

page 12 : pas de réponse

"Philosophy cannot settle scientific questions, but it has a role to play."
"There is one philosophical question that faces us urgently, given the tremendous progress in observation and theory of the last years : What might it mean to extend science to encompass the whole universe? Is it possible to describe the whole of the universe in scientific terms? And, if it is possible, how must we modify our current theories in order to be able to do this?"
Encore une belle cuvée de questions.
Est-ce que les réponses peuvent vraiment venir de la philosophie?
La philosophie ne repose pas, comme la science, sur l'observation.
Est-ce que le domaine des idées pures est susceptible de contribuer à l'avancement de la science?
Ma réponse de Salomon est bien sûr : peut-être. Des esprits plus tournés vers la science se prononceront probablement contre cette proposition. Ceux qui cultivent un dieu dans le secret de leur conscience pourraient répondre par un oui catégorique.
Affirmer : "tout peut être créé, sauf l'existence elle-même" ne relève pas de la science mais bien de la philosophie. La science peut bien être contre-intuitive, et elle l'est, mais elle se doit d'être raisonnable. Même quand elle est confrontée à ses limites (une de ces limites, dont il me semble que l'on parle moins, c'est son vocabulaire; y a-t-il une équation pour dire : je t'aime?).
La philosophie n'a pas besoin de preuves, c'est ce qui la rend suspecte aux yeux des scientifiques. Ce qui ne signifie pas qu'elle soit inutile. Et l'avantage de la philo est de poser des questions dont les réponses n'ont besoin ni d'expérimentation ni de démonstration. Elle occupe un territoire souvent inaccessible à la science. Non seulement la philosophie peut s'intéresser à la question : Y a-t-il une vie après la vie? mais elle se préoccupe des motifs qui nous amènent à nous poser cette question. Après tout, je vous le demande : qu'est-ce que ça peut bien faire?

le questionnaire paginé

Page 11 : les questions

"Why is there life in the universe? Why is the universe full of such a variety of beautiful structures? Are the laws of physic eternal thruths, or were they somehow created, with the world? Is it possible to conceive of, and understand, the universe as a whole system, as something more than the sum of its parts?"
Belle collection de questions auxquelles il est difficile de répondre.
Je pense que l'on peut difficilement douter que le corps humain est effectivement plus que la somme de ses parties. Mais qu'en est-il de l'univers lui-même? On pourrait dire qu'une des plus values de notre organisme est de nous donner accès à une conscience inaccessible aux organes ou aux cellules pris individuellement. Mais quelle est la valeur ajoutée de l'univers dans son ensemble? Que peut représenter le "tout" d'un univers qui soit plus grand que l'ensemble de ses parties?
L'univers pourrait-il être lui-même un organisme vivant dans un monde multidimensionnel qui déborde les cadres de notre imagination collective, pourtant floride?
Est-ce la conscience, celle des hommes, celles des formes de vie que nous avons tendance à considérer comme inférieures, celle des formes de vie extra-terreste, qui donne à l'univers cette "plus value"?
Est-ce que les secrets de ce qui fait de notre univers une structure cohérente se trouve dans la matière et l'énergie noires? Et qui habite cette matière noire?
Notre univers ne serait-il qu'un immense zygote issu de la collision de deux gamètes fusionnels?
Pire encore, notre univers ne pourrait-il pas être l'équivalent d'un gigantesque programme informatique, dans le style de "The Matrix" et dont l'unique but serait de donner naissance à des formes de vie susceptibles de découvrir les secrets du Big Bang et de trouver le moyen de le reproduire dans une chaîne infinie?
Finalement, notre univers ne serait-il qu'un cauchemar dans la nuit agitée d'un quelconque être suprême? A quoi rêvent les dieux?

la réponse atout

mercredi 16 mai 2007

page 5

Pour me faciliter la vie, sans compliquer la vôtre, les titres des billets sur le livre de Smolin porteront le numéro de la page où j'ai pigé citations et inspirations.
Les citations seront en anglais avec, au besoin, une adaptation française.
Titre : The Life of Cosmos
Auteur : Lee Smolin
Éditeur : Oxford university press
paperback, 358 pages

Alors allons-y : ... the revolution wich began with the creation of quantum theory and relativity theory can only be finished with their unification into a single theory that can give us, comprehensive, picture of nature.

Cette grande théorie unificatrice pourrait être la M-theory qui semble, pour l'instant, la plus prometteuse.
Mais dans cette citation, moi qui aime tant les mots, je me demande : est-ce que l'on crée une théorie ou est-ce qu'on la découvre?

A successful unification of quantum theory and relativity would (...) necessarily be a theory of the universe as a whole.

Une théorie unificatrice implique-t-elle nécessairement la mécanique quantique et la relativité? Ne serait-il pas possible qu'une telle théorie soit assez révolutionnaire pour bouleverser complètement l'idée que nous nous faisons de la mécanique quantique, de la relativité, ou des deux?
Il existe, particulièrement en mécanique quantique, d'innombrables questions non seulement non résolues mais possiblement insolubles. Est-il encore possible d'imaginer que cette théorie ne soit qu'un miroir déformant d'une réalité qui serait toute autre?
Bref, y a-t-il de la place pour une nouvelle révolution encore plus dérangeante que celles que nous avons connues à ce jour?
Je laisse Smolin se demander : What kind of universe will we live in after this revolution is over?

Et Smolin affirme que non seulement c'est possible mais que c'est même un devoir de spéculer sur les conséquences de cette révolution : il nous avise que son livre en est un de spéculation et qu'il faut le prendre comme tel.

le retour à la vie normale

au menu des prochaines semaines

Le neurone a été affranchi de son dernier tube aujourd'hui.
Son cerveau est encore un peu dans la brume, mais il entreprendra néanmoins une série de billets sur un nouveau (pour lui, parce qu'il a été publié en 1997, date où certains d'entre vous étaient encore aux couches) livre de Lee Smolin, The life of the cosmos.
Pour être honnête , je n'ai même pas encore fini le prologue (certains me qualifieront de têteux, mais oui je lis (souvent) les prologues.
Néanmoins, mes sujets favoris y étant abordés, je ne saurais résister au plaisir de partager mes réflexions avec mes quelques braves lecteurs.

l'anticipation fébrile

P.S. Je ne reprends le boulot que mardi prochain, d'ici là il pourrait bien y avoir une avalanche de billets sur ce blogue.

vendredi 11 mai 2007

la menace démographique

Une petite nouvelle de la scène internationale publiée sur canoe.com m'a fait sourciller.
"Il enterre vivantes ses deux (évidemment, si ce sont des jumelles, il y en a deux) jumelles (âgées de six jours); il voulait un garçon."
Une autre atrocité à ajouter au bilan quotidien me direz-vous.
Nous sommes, en effet, inondés de nouvelles macabres. Parfois, on dirait que nous sommes soumis à une cure de désensibilisation.
Mais au-delà du fait divers, si cruel soit-il, il faut réaliser qu'un menace orientale se dessine.

La société indienne privilégie depuis longtemps les garçons notamment parce qu'ils n'obligent pas les parents à amasser une dot qui ruine la plupart des familles pauvres quand leurs filles se marient. Nombreux sont les couples en Inde qui ont recours à l'avortement quand ils apprennent que ce sera une fille.
Selon plusieurs organisations internationales, la pratique très répandue a coûté la vie à plus de dix millions de foetus féminins au cours des vingt dernières années, conduisant à un déséquilibre entre hommes et femmes en Inde.

Source de ce qui est en italique : Associated Press (AP)

L'Inde est le deuxième pays le plus peuplé, après la Chine où on privilégie aussi nettement la naissance des garçons alors que les filles sont souvent supprimées ou se retrouvent dans des orphelinats (où de nombreux québécois sont d'ailleurs allés adopter).

Ce déséquilibre démographique, surtout dans le contexte de pays dont le développement économique est très rapide, risque d'avoir un impact important : si les deux pays les plus peuplés manquent de femmes leur contexte culturel n'est pas favorable à la promotion de l'homosexualité. Après tant de guerres de religion, l'avenir nous prépare-t-il des guerres du sexe ?

le pacifiste gonadique

samedi 5 mai 2007

Importé de delirium

J'ai demandé des nouvelles à mon ordinateur.
Il m'a répondu : "Je ne suis pas au courant."

le philosophe branché

vendredi 4 mai 2007

la conscience du robot

La question a déjà été soulevée et discutée mais j'y reviens aujourd'hui. (J'aime ça.)
D'où vient l'homme et pourquoi ? Nos discussions antérieures sont assez éloquentes à ce sujet : nous n'avons pas de réponse à ces questions.
D'où vient l'ordinateur et pourquoi ? À moins de voir l'homme comme une simple étape vers la réalisation d'un plan conçu par un dieu quelconque (et quel dieu ne l'est pas ?), l'origine de l'ordinateur est l'homme lui-même et au départ il s'agissait avant tout d'une simple machine à calculer inventé pour diminuer et accélérer le travail clérical. Sur ce plan, aucun doute, la machine calcule plus vite que l'homme.
À l'origine, personne n'avait imaginé ce que les ordinateurs deviendraient au fil des ans.
Et sans doute sommes-nous aujourd'hui incapables d'imaginer ce qu'ils pourront devenir si l'évolution, celle de l'homme comme celle de la machine, se poursuit.
Mais nous savons que l'ordinateur est conçu pour donner exactement la même production (output) à chaque fois qu'un même apport (input) est soumis à un même programme. Et d'ailleurs nous avons tendance à mal accepter toute erreur dans l'exécution d'un programme : le maudit ordinateur a encore planté, j'ai perdu mes données ou, pire encore, ma partie de Civilisation.
Face à son programme, l'ordinateur n'a aucune autonomie. Et la plupart de ses erreurs se produisent au niveau de la programmation plutôt que dans l'exécution.
Mais, je suis convaincu que la machine restera dépourvue de ce qui fait d'un homme un homme.

Au niveau des sentiments : l'ordinateur pourra sans doute exprimer l'amour qu'il est programmé pour "ressentir" mieux que Don Juan, mais d'une part, il n'aura jamais besoin de cet amour, et d'autre part, cet amour sera le résultat d'un algoritme et non un sentiment réel.
J'aimerais toutefois bien rencontré un ordinateur qui demande spontanément à se faire baptiser parce qu'il vient de découvrir dieu. Un ordinateur pourrait-il se confesser d'avoir eu des pensées cochones, faute de pouvoir porter des gestes libidineux ?

Au niveau de l'imagination : bien sûr on doit pouvoir programmer un robot pour qu'il produise des tableaux, figuratifs ou non, de la musique, classique ou non, des vers, alexandrins ou non. Mais la création intellectuelle n'appartient pas à son univers. Et ce n'est pas en introduisant dans le programme des éléments de hasard (random) que l'on pourra s'approcher du génie créateur non seulement de nos plus grands artistes mais aussi de notre quotidien à tous. À quoi rêveront les ordinateurs : à ce qu'ils sont programmés pour rêver.

Au niveau de la personnalité : nous sommes des individus. Pas deux identiques, pas même les jumeaux que l'on qualifie de tel. Il y a chez la plupart de nos concitoyens, une liberté de penser, d'agir, de ressentir, de se passionner, de rêver, de s'épuiser qu'à mes yeux aucune machine ne pourra jamais partager (quoique, encore une fois, il serait fascinant de voir un ordinateur s'endormir à la suite d'un excès de travail). Être humain, c'est vivre une expérience unique, de durée aléatoire, c'est d'avoir une identité, un caractère propre et souvent prévisible, c'est aussi, au sens le plus païen du terme, avoir une âme, une flamme que l'on entretient de notre mieux.

Mais être humain, et cela je doute fort qu'une machine puisse l'éprouver un jour, c'est aussi avoir peur de la mort.

le corps et l'esprit du petit homme