dimanche 20 mai 2007

la corde pour se pendre

Rien à voir avec mon sujet de l'heure.
Une simple réaction à l'histoire de ce jeune homme accusé d'avoir aidé son oncle à se suicider.

À un bout de la corde, la souffrance. La douleur sous toutes ses formes.
D'abord la douleur physique. L'arsenal thérapeutique dont nous disposons permet de soulager, ou du moins d'atténuer, la plupart des douleurs physiques. Devant ces histoires d'horreur, on se demande : où étaient les soignants? Ont-ils même été demandés?
Ensuite la douleur psychologique. Savoir et refuser la déchéance et l'échéance inévitables, la perte progressive de l'autonomie, faire son deuil de soi-même, perte après perte. De quel soutien ces malheureux ont-il bénéficié?

À l'autre bout de la corde, le droit de mourir. Que notre société frileuse refuse encore à certains d'entre nous. À ceux qui n'ont plus les moyens d'y avoir recours. De sorte que, vraiment, ce sont ceux qui aiment le plus cette personne en chute libre qui doivent se résigner à leur faire don de la mort. Combien de ces drames se sont joués à l'abri des médias et de l'appareil judiciaire?
Alors que chez nous les gens sont encore contraints d'enfreindre la loi, ailleurs on a établi des accommodements raisonnables qui protègent à la fois les malades et leurs proches. Et surtout qui leur enlève l'odieux d'avoir à poser le dernier geste.

Le risque de perdre une vie dans un éventuel dérapage est-il vraiment plus grand que celui de provoquer autant de douleur chez ceux qui se meurent et autant de conséquences désastreuses pour ceux qui survivent?

debout sur l'échafaud

1 commentaire:

lurch agoratoire a dit…

Quand je lis ton texte, je ne peux m'empêcher de penser à quel point nos lois sont hypocrites.

Le suicide n'est pas illégal en soi, mais l'assistance au suicide l'est.

La prostitution n'est pas illégale en soi, c'est la sollicitation qui l'est.

Un malade ne peut demander à son médecin traitant de l'euthanasier, mais il a le droit de refuser tout traitement médical.

Ainsi, un paraplégique qui n'est pas en mesure de se suicider ne peut demander à un médecin de mettre un terme à ses jours; il doit attendre de pogner une gentille petite infection que n'importe quel médecin peut guérir pour se laisser aller dans la souffrance.

Si une infirmière qui veut épargner un calvaire à un mourant dans une unité de soins palliatifs y va d'une petite surdose d'insuline, c'est une criminelle et on l'envoie en prison.

Pourtant, il existe des endroits spécialisés dans le dernier mille des patients en phase terminale (style Maison Victor-Gadbois). C'est une politique de la maison qu'AUCUN patient ne reste plus de deux semaines. Si au treizième jour, le coeur du patient est encore trop vigoureux, ils augmentent la morphine jusqu'à ce qu'il overdose. C'est-y pas de l'euthanasie cà? Personne ne l'admettra, mais tout le monde connait la règle silencieuse: on peut les euthanasier tant que ca paraît pas trop. L'apologie de lhypocrisie ...

Le droit au suicide assisté devrait être reconnu dans les Droits de l'Homme. Je trouve les Hollandais tellement plus raisonnables que nous.

Au moins c'est mieux qu'aux States! Je viens de revoir "Million Dollar Baby". C'est-y qu'eux autres y'ont même pas le droit de refuser les soins médicaux autre que le DNR (Do Not Ressuscitate. Faut dire que c'est privé là-bas et que tant qu'un patient est bon pour des $$$... voir le prochain documentaire de Michael Moore, "Sicko")? Faut que quelqu'un tire la plugge, au risque de se retrouver en prison. Si celà arrivait à un de mes êtres chers, I'd do it.

Mais le summum de l'hypocrisie c'est le cas de Terry Schiavo. On l'a laissé mourir de soif pendant que les politiciens se faisaient du capital politique sur son dos. Quand je vois des affaires de même, ca me donne le goût de me tirer une balle dans la tête. Ou encore mieux, de descendre un politicien.