dimanche 6 mai 2012

Un bilan de perdants

La grève des étudiants aura fait un grand nombre de perdants.
Le plus grand gagnant : les médias qui ont eu un sujet en or pour occuper leur espace pendant des semaines.
Les libéraux occupent probablement le deuxième rang. D'abord parce que leur désir d'augmenter les frais de scolarité a été comblé. Ensuite parce qu'ils ont l'appui d'une majorité des citoyens ce qui ne pourra pas nuire le temps des élections sera venu.
Au troisième, les étudiants qui en arrachent financièrement pour étudier. Les moins nantis verront le fardeau des études occuper moins de place dans leur budget. Sur ce point, les étudiants auront, sinon gagné, du moins réussi à enregistrer des points.
Finalement, les étudiants des établissements qui n'ont pas fait la grève. Bien sûr, ils auront les rares avantages obtenus par les grèvistes. Mais ils auront les coudées nettement plus franches pour occuper des emplois d'été ou peut-être simplement faire ce pour quoi les vacances sont faites : se reposer. Quelques-uns pourraient même profiter d'une admission dans un établissement où des grévistes n'auraient plus accès : parce qu'ils ont abandonné leur session ou pourquoi pas, même leurs études.
Parmi les perdants, d'abord les grévistes.
Parmi eux, surtout ceux qui ont subi des blessures ou qui pourraient se retrouver avec un casier judiciaire.
Parlant de blessés, il ne faut pas oublier que plusieurs policiers et quelques simples passant ont été blessés.
Si les policiers ont gagné des sous en heures supplémentaires, ils ont davantage perdu de crédibilité.
Les professeurs qui ont appuyé les étudiants en se plaçant en conflit d'intérêt.
Pauline Marois qui s'est peinturé dans un coin : elle promet de revenir sur l'augmentation des frais de scolarité, une mesure éconiquement insoutenable quand on réalise que la situation économique du Québec est à peine meilleure que celle de l'Espagne ou de l'Italie. Et maintenant que la marmite commence sa longue période de refroidissement, il serait carrément ridicule de vouloir relancer le débat.
Et en dernier lieu, la population du Québec dont la réputation sur la scène internationale n'aura rien gagné et qui a été tenue en haleine par un conflit qui n'aurait même pas pu faire l'objet d'un polar tellement il se termine en queue de poisson.

la lueur du bilan

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