vendredi 25 mai 2012

Intuition collective ?

Je commence à avoir l'impression que les gens manifestent à l'avance pour les années sombres qui nous attendent, probablement à court terme.
Compte tenu de l'ampleur de la dette du Québec, une augmentation des taux d'intéret, qui stagnent depuis longtemps à un niveau record, aura des conséquences importantes sur notre pouvoir de dépenser.
Comme nous continuons de dépenser au-delà de nos moyens, tôt ou tard, il faudra s'ajuster. On peut donc craindre, à juste titre il me semble, que nous nous retrouvions dans la même situation que plusieurs pays européen, la Gréce en tête de peloton, et que des coupes drastiques viennent altérer notre qualité de vie qui, quoiqu'on en dise, est une des meilleures au monde.
Les deux plus gros porte-feuille au Québec sont la santé et l'éducation : ce sont donc ceux qui subiront les impacts les plus importants.
Et contrairement à ce que l'on pourrait croire, il y a moyen de couper sans que cela fasse trop mal à la population même si cela fera des victimes.
La première victime : les médecins. Le nombre d'examens et de traitements inutiles dépasse l'entendement. Une approche rationnelle règlerait le problème en un instant. Mais cela voudrait dire moins de revenus pour les médecins et nous avons pu voir ce que le dernier conflit entre le gouvernement et la FMSQ a donné : une nouvelle augmentation du revenu des médecins. Pour ceux que la solution intéresse, elle passe par la capitation mais le gouvernement n'a pas le courage de l'envisager sérieusement : il faudra attendre la crise économique et, là encore, ce ne sera pas facile.
En éducation aussi, il y a moyen de rationnaliser. Des cours, comme certains de ceux qui sont offerts par les services d'éducation permanente, ne devraient être maintenus que s'ils atteignent le seuil de la rentabilité.
Et nous pourrions nous inspirer du modéle français qui, bien loin de la perfection, génère davantage de revenus, au détriment des étudiants, il faut bien l'admettre.
Théoriquement, l'accès à l'université n'est pas contigenté. En pratique, les universités ont réussi à en restreindre l'accès faute de disposer des espaces nécessaires pour accueillir le flot des postulants.
Vous imaginez la situation si tous les étudiants qui rêvent d'être admis en médecine voyaient leur rêve se réaliser. Le résultat est quand même un cauchemar. Parce que les examens sont tellement difficiles qu'une minorité se rend jusqu'en deuxième année et que par la suite le bal, à un rythme beaucoup plus lent, se poursuit. Le gouvernement parvient ainsi à restreindre le nombre de diplomés au niveau souhaité et engrange des revenus considérables des frais d'inscription et de scolarité de tous ceux qui ne se rendent pas jusqu'au bout.
Et ce n'est pas que pour la médecine, l'ensemble du réseau universitaire fonctionne sur un mode semblable.
Quand on pense à ce qui s'en vient, quelles que soient les solutions adoptées, les gens auront bien raison de se plaindre. Actuellement, ils le font par anticipation.

le prophète de malheur

1 commentaire:

le neurone ectopique a dit…

Beaucoup trop long pour un billet du neurone. Mais mon noyau s'échauffe devant une crise sociale qui me semble tellement déconnectée de la réalité.

la perte de contrôle