samedi 12 juin 2010

retour sur l'euthanasie

Je sais que le débat sur l'euthanasie ressemble souvent à un dialogue de sourds. Mais je pense que l'article de Foglia dans La Presse de ce matin illustre bien les conséquences de la surdité d'une partie importante de nos dirigeants (les sondages démontrent pourtant un appui majoritaire de la population à un débat sur la question).
Obliger une personne aussi clairement déterminée que Christiane, déjà profondément meurtrie dans son corps et dans son âme, à vivre toute l'angoisse que son parcours vers la mort lui a infligé, au lieu de la croire sur parole et de donner légitimement suite à sa non moins légitime requête, voilà, à mes yeux, une illustration de l'aveuglement de notre société dans son refus de reconnaître le droit de mourir.

Foglia

la mort dans l'âme

5 commentaires:

RAINETTE (l'énigmatique) a dit…

Il est évident que notre société n'est pas encore prête à accepter le droit de mourir dignement.

Me semble que si ça pouvait se faire dans ta chambre, entourée de TOUS les tiens (parce qu'au prix que coûte le voyage en Suisse déjà d'avoir un accompagnateur c'est un luxe)il y aurait plus que 868/7368 personnes qui iraient jusqu'au bout de "l'aventure".

Oui un maigre 12%, j'ai fait le calcul, ça me semblait irréel ces chiffres. Ce n'est pas parce que tu n'as pas la force d'aller au bout que la vie sera enjolivée, après. Mais si on n'était pas obligés de s'exiler, hen ?

le neurone ectopique a dit…

Honnêtement, je ne suis pas convaincu de l'impact de l'exil sur la décision des gens.
Même dans les pires des conditions il semble évident que la plupart des gens y tiennent et leur droit à la vie est absolu, même s'ils souffrent et que cela n'est pas raisonnable.
Mais j'aimerais surtout savoir ce qu'il est advenu des 70 % qui n'ont jamais rappelé. Combien d'entre eux ont continué leur parcours et combien ont connu des morts encore plus rudes que celle de Christiane ?

l'appel à la compassion

RAINETTE (l'énigmatique) a dit…

je n'étais pas convaincue non plus de l'impact de l'exil, c'était une ho.

Il est certain que si tu ne sautes pas en temps utiles ou opportuns, tu manques le bateau et ce sont des souffrances innommables qui t'attendent, comme le père Gédéon dont tu as évoqué la mémoire il y a de ça pas longtemps.

Drew a dit…

Je me permet de te suggérer ce billet...
http://mondegaladrien.blogspot.com/2010/06/suicide-assiste-et-acharnement.html

le neurone ectopique a dit…

Merci Drew. Une suggestion très appréciée.

le neurone déprécié