lundi 8 novembre 2010

Amnistie

J'ai toujours ce problème avec les erreurs anciennes. Les miennes, bien sûr mais celles de tellement de gens qui ont été rattrapés par leur comportement dans une vie qui n'est plus la leur.
Surtout dans une société où ceux qui ont un passé criminel peuvent obtenir le pardon et faire effacer leur dossier criminel.
Je pense toujours à Jean-Louis Roux qui a démissionné de son poste de lieutenant-gouverneur du Québec parce que, quarante ans plus tôt, il a osé se présenter en public avec une croix gammée sur une blouse de laboratoire alors qu'il étudiait la médecine.
Il ne faut pas oublier que l'incident s'est produit avant la fameuse révolution tranquille, alors que tout ce qui n'était pas catholique représentait l'ennemi de la société québécoise. Ma mère me racontait qu'elle traversait la rue pour ne pas croiser un protestant sur le trottoir. Et bien des personnages importants de l'époque cachaient mal un antisémitisme que partageait la majorité de la population et que le clergé de l'époque encourageait à mots couverts.
Je sais que j'ai déjà mentionné cette histoire que je ne digère toujours pas. Mais je sais aussi que je ne suis pas celui que j'étais il y a quarante ans. Non pas que je renie celui que j'ai été, au contraire je me souviens de ma jeunesse avec l'attendrissement des mères qui s'extasient devant une photo de leur progéniture, d'un jeune homme inexpérimenté, maladroit mais qui avait le coeur à la bonne place et, déjà, une imagination délirante qui allait faire le bonheur des générations à venir qui élèveront au niveau de culte l'ensemble de mes blogues, même les plus obscurs.
Et bien que je sois conscient de radoter, signe alarmant d'un Alzheimer qui me guette, je réclame à nouveau le droit à la réhabilitation de ceux qui parmi nous n'ont pas eu un parcours parfait.

le vilain petit canard

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