lundi 28 septembre 2009

Roman Polanski

Quelle dérision !
On arrête Polanski, 76 ans, pour un crime commis aux États-Unis il y a plus de 30 ans.
Crime pour lequel il a plaidé coupable et passé 42 jours en prison avant que la peine qu'il avait négocié soit majorée par un deux de pique trop zélé.
Polanski s'était déjà rendu en Suisse où il n'avait pas été arrêté parce que les autorités n'avaient pas été avisées à l'avance de sa présence !
Avis aux criminels de tout acabit : n'avisez jamais les autorités avant de vous rendre à moins que vous ayez justement l'intention de vous rendre.
Le crime de Polanski est sérieux et l'argument qu'il ne connaissait pas l'âge de sa partenaire, qui n'était pas consentante, n'a aucune valeur à mes yeux.
Mais cette victime affirme avoir pardonné à Polanski et réclame l'arrêt des démarches pour en finir avec toute cette histoire.
Est-ce que quelqu'un pourrait allumer la lumière ? A la vitesse où elle voyage, il est possible qu'elle se rende en Suisse avant la fin du monde.

le jugement du juge

vendredi 25 septembre 2009

Désintégration

Ceux qui ont vu le reportage de l'émission Le Point sur l'intégration à l'école alternative Élan de la petite Lucie.
La mère a bien raison de souhaiter ce qu'il y a de mieux pour son enfant et personne ne peut l'en blâmer.
Mais le but de l'école est l'intégration d'enfants handicapés mais l'atteinte d'objectifs pédagogiques qui sont à jamais hors de portée de la petite Lucie.
On peut d'ailleurs mettre en doute les bénéfices réels pour cette enfant de fréquenter un milieu où elle n'a nettement pas sa place et, à l'inverse, on ne peut mettre en doute les difficultés que sa présence impose au milieu scolaire et les coûts exorbitants que cela impose au système. On parle même d'adapter une école sur quatre pour l'accueil d'enfants handicapés : pour la seule école Élan, cela représente au moins un million de dollars.
Il est plus que temps que l'on revienne sur terre et que l'on cesse de se rendre ridicules en visant l'impossible.
Par ailleurs, il m'est difficile de croire que Lucie ne se sentirait pas plus chez elle avec d'autres enfants qui lui ressemblent davantage et qui, comme elle, ne sont pas scolarisables.
Finalement, il faudrait enfin accepter d'appeler les choses par leur nom et cesser d'appeler Victor-Doré école alors qu'il s'agit d'un centre pour handicapés lourds dont une grande partie, tout comme la petite Lucie, ne saisissent même pas le concept d'école.

le bon sens

mardi 22 septembre 2009

un petit bijou

Bien sûr, le titre de ce billet fait un peu cliché mais j'espère que vous aurez la chance d'assister, s'il devait y en avoir, à une reprise du spectacle de Marie-Thérèse Fortin : La détresse et l'enchantement.
La comédienne y fait la lecture d'extraits du livre de Gabrielle Roy, mais il ne s'agit pas d'une lecture statique mais d'une authentique performance théâtrale, remarquable à tous points de vue.
Bien sûr, il arrive, rarement, à la comédienne de buter sur un mot mais la performance est émouvante, intéressante et surtout digne d'être vue. Comme je vous le disais, je vous souhaite la chance de la voir.

le spectateur comblé

jeudi 17 septembre 2009

le saviez-vous

Le neurone tient à souligner le décès de Mary Travers, la chanteuse de Peter, Paul and Mary.
Mais saviez-vous que Mary Travers est aussi le nom de baptême de celle que vous connaissez peut-être sous le nom de La Bolduc ?

l'encyclopédie musicale

Une fois de plus

"L'évènement" me rappelle la démission de Jean-Louis Roux de son poste de gouverneur-général du Québec suite à la publication d'une photo où il portait un sarrau orné d'une croix gammée alors qu'il était étudiant pendant les années 40 !
On a sans doute voulu oublier que Hitler s'était attiré la sympathie de nombreux québécois animés d'un antisémitisme profond à cette époque où le catholicisme manifestait la plus grande intolérance.
Et on recommence parce que monsieur Lavallée a milité pour le FLQ il y a 38 ans.
Et on lui reproche d'avoir gardé le silence sur ses antécédents. Il faut être bien naïfs pour croire qu'il aurait pu accéder aux fonctions qu'il occupe actuellement s'il en avait parlé plus tôt. Il n'aurait en effet pas pu gravir le premier échelon de son ascension sociale si son "secret" avait été connu. Et une fois en route, il devient bien difficile de révéler son passé.
La Presse aurait mieux fait de se taire. À part une possible hausse de la vente de son torchon du jour, cette révélation ne sert l'intérêt de strictement personne. Monsieur Lavallée a fait depuis longtemps la preuve de ce qu'il est aujourd'hui : un monsieur.

la valeur de l'homme

samedi 12 septembre 2009

Critique : théâtre

Devez-vous courir voir le dernier Tremblay au théâtre Jean-Duceppe ?
Après avoir eu le plaisir d'assister à la première de Fragments de mensonges inutiles hier soir, la réponse est clairement non.
Malgré des qualités indéniables et une facture purement Tremblay, plusieurs irritants viennent tamiser le plaisir.
Le plus important à mes yeux est la multiplication de scènes de minouchage entre gars. J'aurais apprécié une plus grande retenue à cet égard. Je sais, je sais, si les personnages avaient été des filles j'aurai non seulement toléré mais sans doute savouré ces échanges libidineux. Mais même mon fils, pourtant homosexuel pur laine, admet volontiers que c'est la même chose pour lui, même s'il n'est pas émoustillé par les femmes.
Et précisons tout de suite que la mise en scène, le décor, l'éclairage, la musique bref tout ce qui peut facilement nuire à une pièce est ici impeccable. On a même l'impression que Denoncourt a su exploiter le plein potentiel de cette pièce somme toute mineure.
L'idée de comparer l'expression de l'homosexualité naissante entre un jeune de 1959 et un autre de 2009 n'est pas mauvaise. Le problème c'est que Tremblay est beaucoup plus éloquent quand il parle de ce qu'il a vécu que lorsqu'il nous parle de ce que les jeunes d'aujourd'hui peuvent vivre.
La qualité de l'interprétation y est peut-être pour quelque chose mais il y a un déséquilibre profond et même choquant entre les deux époques les parents d'aujourd'hui étant complètement éclipsé par ceux de 1959.
Faut-il aller voir cette pièce ?
Oui, sans aucun doute. Il y a plein de bons moments, particulièrement l'interprétation du prêtre (un percutant Roger LaRue) qui pourrait paraître caricaturale à ceux qui n'ont pas connu la fin de cette époque mais qui ne l'est vraiment pas.
Et le monologue de la mère style 1959 brillamment joué par Maude Guérin s'est mérité une ovation aussi spontanée que méritée.
Bref, il est aussi utile d'y aller qu'inutile de s'y rendre en courant.

la face de straight

jeudi 10 septembre 2009

Lectures estivales

Compte tenu des circonstances accablantes, mes lectures d'été ont été beaucoup plus légères que d'habitude.
Voici donc un aperçu de ce que j'ai lu et de ce que j'en ai pensé dans un ordre croissant de plaisir.
Je regrette infiniment pour les innombrables fans de Marc Levy, mais je n'ai pas embarqué dans les deux romans que j'ai lus :
Toutes ces choses qu'on ne s'est pas dites repose sur une prémisse farfelue : comme elle ne tient pas la route on reproche au personnage principal d'y accorder foi.
Le Premier jour m'a paru beaucoup trop inspiré de Dan Brown. Et le feu d'artifice annoncé s'avère être un pétard mouillé.
Néanmoins, je reconnais que Levy a un style très agréable mais le contenu m'a paru beaucoup trop mince.
De Catherine Mavrikakis, qui connait elle aussi du succès, Le ciel de Bay City m'a surtout inspiré une indigestion de mauve. Là encore, un style intéressant, nettement plus original que celui de Levy, mais les spectres viennent encore une fois gâcher la sauce.
Vient ensuite Guillaume Musso avec Que serai-je sans toi ?
À mon avis beaucoup plus réussi mais le roman a une partie de trop. Si les deux premières sont excellentes, la dernière n'aurait tout simplement pas dû être publiée.
De loin le meilleur du lot (le critique de La Presse (je crois que c'est Réginald Martel) lui a même attribué cinq étoiles : La trilogie berlinoise de Philip Kerr.
Vraiment excellent. Quatre étoiles et demi dans mon livre. À lire absolument. Surtout pour le regard vif sur l'Allemagne nazie telle que vécue au quotidien. Du bonbon.
Deux réserves mineures : la surenchère de noms propres, particulièrement de noms de rue et une certaine dilution de l'énigme qui s'efface un peu devant la description du quotidien. Mais, ce doit être une conséquence d'un été horrible, je suis certainement un peu acerbe dans mes critiques.
Conclusion : lisez La trilogie berlinoise et oubliez les autres.

le jugement dernier