samedi 12 septembre 2009

Critique : théâtre

Devez-vous courir voir le dernier Tremblay au théâtre Jean-Duceppe ?
Après avoir eu le plaisir d'assister à la première de Fragments de mensonges inutiles hier soir, la réponse est clairement non.
Malgré des qualités indéniables et une facture purement Tremblay, plusieurs irritants viennent tamiser le plaisir.
Le plus important à mes yeux est la multiplication de scènes de minouchage entre gars. J'aurais apprécié une plus grande retenue à cet égard. Je sais, je sais, si les personnages avaient été des filles j'aurai non seulement toléré mais sans doute savouré ces échanges libidineux. Mais même mon fils, pourtant homosexuel pur laine, admet volontiers que c'est la même chose pour lui, même s'il n'est pas émoustillé par les femmes.
Et précisons tout de suite que la mise en scène, le décor, l'éclairage, la musique bref tout ce qui peut facilement nuire à une pièce est ici impeccable. On a même l'impression que Denoncourt a su exploiter le plein potentiel de cette pièce somme toute mineure.
L'idée de comparer l'expression de l'homosexualité naissante entre un jeune de 1959 et un autre de 2009 n'est pas mauvaise. Le problème c'est que Tremblay est beaucoup plus éloquent quand il parle de ce qu'il a vécu que lorsqu'il nous parle de ce que les jeunes d'aujourd'hui peuvent vivre.
La qualité de l'interprétation y est peut-être pour quelque chose mais il y a un déséquilibre profond et même choquant entre les deux époques les parents d'aujourd'hui étant complètement éclipsé par ceux de 1959.
Faut-il aller voir cette pièce ?
Oui, sans aucun doute. Il y a plein de bons moments, particulièrement l'interprétation du prêtre (un percutant Roger LaRue) qui pourrait paraître caricaturale à ceux qui n'ont pas connu la fin de cette époque mais qui ne l'est vraiment pas.
Et le monologue de la mère style 1959 brillamment joué par Maude Guérin s'est mérité une ovation aussi spontanée que méritée.
Bref, il est aussi utile d'y aller qu'inutile de s'y rendre en courant.

la face de straight

2 commentaires:

RAINETTE (l'énigmatique) a dit…

"inutile de s'y rendre en courant"...j'aime bien la façon dont tu termines certains billets, un peu abrupte.

Je n'avais pas l'intention d'y aller de toute façon mais j'ai lu ton billet. Ces gars qui se minouchent peut-être sont-ils gros laids et ....(chauve hihi) et voilà pourquoi c'est faticant...

Je ne parlerai pas de ton fils même si c'est l'élément qui a le plus retenu mon attention sur le coup.


La surprise, surtout le pur laine. C'est vrai qu'il y a des %.

Anonyme a dit…

Merci pour cette critique éclairante.

Accent Grave