mercredi 24 décembre 2008

And in the end

God is a concept by which we measure our pain.
John Lennon

Arthur's ghost

Définir dieu

En cette veille de Noël, période propice à la paix, je voudrais par ce billet régler un situation conflictuelle qui n'a que trop duré.
Si la définition de dieu est celle utilisée par une religion, quelle qu'elle soit, alors je suis athée, sans réserve et sans restriction.
Si la définition de dieu est celle de Spinoza, "Dieu est la Nature, la Substance unique et infinie", alors je suis croyant dans la mesure où cette croyance ne donne pas lieu à une religion, un culte ou quelqu'autre manifestation rituelle.
Et si, comme dans ma pauvre petite tête, dieu demeure un concept mal défini, une manifestation de l'Existence dans son essence même, que dieu soit une entité existante ou en devenir, ici ou ailleurs, alors je continue de me déclarer agnostique jusqu'à ce qu'une définition se précise.

la paix sur terre

mardi 23 décembre 2008

l'agnostique chrétien

Entendez en cette avant veille de Noël, entendez, fidèles lecteurs, ma confession.
J'ai été plus qu'un croyant, j'ai été un bigot.
Le petit cul de l'école primaire qui allait à la messe le matin avant d'aller à l'école. Et les tempêtes de neige ne faisait qu'accroître mon sentiment d'avoir du mérite à le faire. La prêtrise m'apparaissait alors comme la seule avenue pour assurer mon salut.
J'ai lu le nouveau testament plusieurs fois (en fait, les évangiles parce que les épîtres me laissaient plutôt indifférent).
Et je dois bien admettre que mon système de valeurs a largement été édifié à partir de celles que l'on retrouve dans les évangiles.
Même si l'idée de tendre l'autre joue quand on nous frappe m'a toujours paru contre productive.
Même si les évangiles ont été rédigées des décennies après la mort de Jésus.
En fait, les valeurs évangéliques sont celles que l'on devrait trouver dans toute société guidée par la morale : le respect des autres et de leurs biens, la charité, la bonté, le partage, etc.
Dans ce sens là, je me reconnais comme chrétien même si je ne crois absolument pas au dieu décrit par le catholicisme, ni au créationnisme. Et je ne reconnais pas l'église catholique comme chrétienne. Parce qu'elle nie dans sa pratique quotidienne les valeurs fondamentales véhiculées par les évangiles, parce que ses officiants s'affublent de tenues de carnaval pour se livrer à la pratique de sacrements qui n'ont rien à voir avec le contexte, tant dans l'esprit que dans les gestes, dans lequel ils ont été créés.
Si le système de référence adopté est celui de l'église catholique, alors, je suis athée.
Ce n'est que dans une définition beaucoup plus large du mot dieu que je me décris comme agnostique.

la brebis galeuse

lundi 22 décembre 2008

le Petit Robert 1 (deuxième partie)

J'avoue avoir été choqué par la première partie de la première définition du mot dieu.
"Principe d'explication de l'existence du monde".
Qu'est-ce que la science ? : sans avoir de nouveau consulté le dictionnaire je la définirai comme la recherche d'une compréhension du monde qui nous entoure, à notre échelle comme à celle de l'infiniment petit, où l'on retrouve l'intrication quantique et à celle de l'infiniment grand où l'on retrouve la gravité universelle tout aussi relative puisse-t-elle être.
C'est aussi, même si c'est davantage le champ de la biologie que celui de la physique pure, la recherche de l'origine de la conscience, de l'origine de la vie.
Et l'on retourne à la physique pour la recherche de l'origine de l'univers.
Nous nous retrouvons pas si loin du "Principe d'explication de l'existence du monde" dont on s'est servi pour définir dieu.
De là à dire que la science est la recherche de la démonstration de l'existence de dieu, il y a tout un pas que je n'ai pas la moindre tentation de franchir (j'entends Lurch pousser un soupir).
Il n'en reste pas moins que la compréhension des mécanismes impliqués dans la genèse du Big Bang font partie de la démarche scientifique moderne et pourrait bien être une brique essentielle dans l'édification d'une fameuse theory of everything.
Il n'en reste pas moins que la compréhension des mécanismes impliqués dans la genèse du Big Bang pourrait être le premier pas vers une possible réplication de ces mêmes mécanismes dans la génèse d'un nouvel univers, potentiellement programmée pour échapper à ce non moins fameux équilibre thermodynamique avec lequel Lurch peuple mes cauchemars.
Et si un être intelligent habitant notre univers en venait à être capable de répliquer le Big Bang, il s'en trouverait plus d'un (dont je ne fais pas partie, mais allez donc demander à Tom Cruise et à George W. Bush ce qu'ils en pensent) pour lui accorder un statut divin.
Il n'en reste pas moins que ce n'est peut-être pas dans l'origine de l'univers qu'il faut chercher dieu, mais, peut-être, dans sa destination.
Et d'ici à ce qu'on me démontre que j'ai tort, je persiste à me définir comme agnostique. Parce que ma définition de dieu dépasse celle du petit catéchisme.

la tête dure

le Petit Robert 1 (première partie)

Dans le Petit Robert 1, on trouve une définition qui m'a paru assez étonnante du mot dieu.
Et je cite :
Principe d'explication de l'existence du monde, conçu comme étant un être personnel, selon des modalités particulières aux croyances, aux religions.
Suit une définition plus traditionnelle de dieu, et je cite encore :
Être éternel, unique, tout-puissant et miséricordieux, créateur et juge, des révélations bibliques et islamiques.
J'aime bien la première partie de la première définition : principe d'explication de l'existence du monde. En effet, l'origine du monde, et plus près de nous celle de notre univers, demeure mystérieuse. Il est alors facile de se tourner vers l'anthropomorphisme et d'affirmer que la création vient d'un être unique, semblable à l'homme, mais doté de pouvoirs surhumains.
Le créationnisme divin est une solution de facilité bien peu attrayante pour l'esprit critique. Pour parvenir à un "principe d'explication de l'existence du monde", l'approche scientifique m'apparait beaucoup plus stimulante et enrichissante même si elle n'apporte pas, pour l'instant du moins, de réponse précise à nos questions sur l'origine.
J'aborderai, dans la deuxième partie de ce billet, une hypothèse pour laquelle je ne trouverai sans doute que peu de partisans : et si dieu n'était pas l'origine de l'univers mais sa destination ?

l'agnostique chrétien (titre d'un projet de billet)

dimanche 21 décembre 2008

le Petit Robert 2

Comme la plupart d'entre vous le savez déjà, il s'agit d'un dictionnaire de noms propres.
Un objectif comme un autre de vouloir avoir son nom dans le dictionnaire.
Comme de gagner la coupe Stanley, un Oscar, un Félix ou un whatever.
Un plaisir solitaire que l'on peut s'offrir avec le dictionnaire des noms propres, c'est de l'ouvrir au hasard, ce que je viens de faire à l'instant : page 367 et de trouver des monuments historiques ou géographiques, comme :
"Cérilly = Chef-lieu de canton de l'Allier, arrondissement de Montluçon, 1958 habitants."
Ça ne s'invente pas (par ailleurs titre d'un roman de San-Antonio).
1958 habitants suffisent à une bourgade française pour avoir son nom dans le dictionnaire.
Même maudite page :
"Céphalas = érudit byzantin (début du Xème siécle) à qui l'on doit une Anthologie grecque."
Si tu sais pas ça, t'es ben mieux mort. Et c'est pareil d'une page à l'autre.
J'ose espérer que d'ici un siècle ou deux on aura fait le ménage dans la ménagerie.
Juste un autre exemple pour me faire plaisir : j'ai regardé s'il y a un Foglia* dans le dictionnaire.
Non, il n'y en a pas. Le nom qui s'en approche le plus est Foix, Gaston de.
Né en 1489, il s'est fait trucider sur un champ de bataille en 1512 à l'âge vénérable de 23 ans.
Et vous voudriez figurer parmi ce lot de deux de pique, où John Lennon n'a même pas sa place ?
Et ben, je vous la laisse la place.
Tout ça pour vous dire que dieu ne figure pas non plus dans le dictionnaire des noms propres. Mais on le retrouve dans les noms communs et ce sera le sujet de mon prochain billet.

l'anticipation fébrile

* Chroniqueur du journal La Presse à Montréal; j'ignore la date de sa naissance tout autant que celle de son décès.

Certitudes 101

De quoi sommes-nous, ou du moins suis-je, absolument certain.
La première certitude, c'est d'exister.
Peu importe ce que je suis dans la réalité, au-delà de mes perceptions et de mes illusions, je suis.
Je ne peux être une manifestation du néant, puisque par définition, le néant ne peut se manifester.
Donc, je suis et si je suis, le néant n'existe pas. La fameuse loi du Toutou Rien.
La deuxième certitude, c'est que toute autre impression de certitude que je pourrais avoir n'est qu'une impression. Je l'ai déjà mentionné souvent, ici et ailleurs, l'homme peut se persuader de n'importe quoi. La série de Réjean Tremblay, de La Presse, sur l'excision en est une autre démonstration patente. Par quel mécanisme cérébral tordu une femme elle-même excisée peut-elle souhaiter que sa propre fille le soit aussi pour avoir une meilleure place dans la société.
Et par charité chrétienne, je n'aborderai pas aujourd'hui le sujet épineux des religions (mais ça me démange toujours un peu).
Je vous demanderai donc de corriger vous-même le titre de ce billet et de mettre certitudes au singulier.
Merci.

Pour les visiteurs des autres pays francophones, le 101 désigne le premier cours de la première année de CEGEP (l'équivalent approximatif d'un lycée) sur un sujet donné, par exemple : physique 101.

l'être certain

mon nom

À moins que ma mémoire ne me joue des tours le titre de ce billet est le premier palindrome que j'écris sur ce site.
Il est sans doute simpliste, mais il annonce la simplicité de ce qui s'en vient.
D'abord un peu d'auto-publicité : mon blogue secondaire, delirium n'a pas reçu le moindre visiteur depuis près d'une semaine.
Alors, visitez http://unpsysvp.blogspot.com même si c'est juste pour me faire plaisir.
Et tant qu'à voguer sur la blogosphère, visitez donc aussi Détour improvisé
http://dtoursidsir.blogspot.com
son dernier billet : la mort point final est intéressant et pose, entre autres, la question suivante : Peut-on être sûr à 100% que l'univers est un simple fait du hasard sorti de nulle part ?
Les certitudes à 100% n'étant pas mon pain quotidien, j'affirme quand même que je suis presque sûr (mais pas à 100%) du contraire.
Je pense que l'univers n'est pas sorti de nulle part, qu'il n'est pas le fruit du hasard mais qu'il n'est pas non plus issu d'une volition comme le voudrait tous les adeptes de religions créationistes (ce terme est un néologisme mais comme ce billet il est facile à comprendre).
Je ne veux pas reprendre ici mon argumentaire sur le néant mais je demeure convaincu que c'est une aberration. La création de l'existence implique un existant antérieur à la création, une équation insoluble, même dans l'alcool.
Et je n'y vois pas de hasard non plus, il existe, au moins potentiellement, des lois qui s'appliquent avant le Big Bang qui forme un écran géant probablement opaque à 100%, de sorte que ces lois sont définitivement hors de notre portée.

l'incertitude assumée

samedi 20 décembre 2008

Un univers

Un univers, ça nait. La naissance du nôtre a été baptisée le Big Bang. C'est bizarre parce que sa naissance a un nom alors que l'univers lui-même n'en a pas.
Big Bang, ça suggère que le début de notre univers a été bruyant. Mais il n'y avait personne à l'intérieur pour l'entendre et si quelqu'un l'a entendu de l'extérieur ce serait un extra-terrestre d'un autre univers mais ça j'ai pas le droit, Lurch y veut pas.

Un univers, ça vit. Une enfance un peu plate selon moi.
Un univers, ça vit un présent incontestable : la preuve c'est que tu lis ce billet.

Un univers, ça meurt. Selon Lurch, ça s'appelle l'équilibre thermodynamique. Et dans le cas d'un univers, il semblerait bien qu'il n'y ait pas de vie après la vie. Ce qui implique que la vie éternelle aurait lieu à l'extérieur de l'univers, ce qui fait bien mon affaire, parce que dans notre univers, je me sens un peu à l'étroit.

Donc, un univers ne peut que naître, vivre et mourir. Je me reconnais un peu là-dedans, c'est peut-être pourquoi je me sens un peu à l'étroit à l'intérieur.
Et je me demande, moi qui est très fort en questions : si je suis conscient, est-ce que cela implique une conscience universelle ? Est-ce que la conscience totale d'un univers est plus grande que la conscience individuelle de tous ses occupants ?
Et est-ce que la conscience universelle implique une personnalité universelle de sorte qu'il pourrait y avoir plein d'univers avec des personnalités propres (j'imagine mal un univers George W. Bush, qui n'est pas une personnalité propre, à peine un figurant dans l'histoire de notre petit univers un peu serré autour du cou).

La religion étant née de notre peur de la mort, si notre univers a une conscience, une personnalité, est-ce qu'il va à l'église, à la mosquée, à la synagogue (pas de panique, je les ai mentionnées par ordre alphabétique) ?
Bref, notre univers a-t-il un dieu ?
Mais plus fondamental encore, un univers qu'est-ce que ça mange en hiver ?

le fond du plat

samedi 13 décembre 2008

Lâcheté

C'est probablement le regard que posera l'histoire face à notre attitude sur le suicide assisté.
Les manifestations de l'immaturité de notre société sont trop nombreuses pour en dresser une liste ici mais ce faux débat en est une illustration grandiose.
Stéphan Dufour a été acquitté de cette accusation, notamment parce qu'il a un quotient intellectuel inférieur à la normale d'où nous pourrions conclure que toute personne ayant besoin d'aide pour se suicider devrait faire appel à une association de déficients.
Mais sérieusement, il faut reconnaître que le suicide est un droit pour toute personne en mesure de poser le geste elle-même mais qu'il n'est pas accessible aux personnes n'ayant pas l'autonomie nécessaire pour y avoir recours sans assistance. Déjà, cette absurdité a été reconnue par quatre des neufs juges de la cour suprême du Canada, juges qui ne sont pourtant pas reconnus pour flirter avec l'aile gauche de notre société.
Et les opposants préfèrent nier ce droit aux handicapés sous le prétexte falacieux que cela ouvre la porte à des abus potentiels. On infantilise donc les gens dépourvus d'autonomie en niant leur jugement sur ce qu'ils veulent pour eux-mêmes.
Le droit de mourir sera probablement le dernier à être reconnu compte tenu du niveau d'évolution de notre civilisation.
Mais on occulte le fait que le suicide assisté n'est qu'une forme, dépourvue de toute subtilité, de lâcheté.
Tout comme on a reconnu le droit à l'avortement libre et gratuit, pourquoi ne pas reconnaître le droit à la mort libre et gratuite ? Pourquoi imposer à celui qui a choisi de mourir et qui a besoin d'aide pour exercer ce droit, l'obligation d'avaler une mixture infecte ou de déclancher lui-même la perfusion qui lui administrera les substances qui mettront fin à ses jours.
Oui, je le sais, le suicide est une aggression insupportable pour l'entourage.
Oui, je le sais, le suicide résulte le plus souvent d'une pathologie qui est susceptible de répondre à une thérapie appropriée. Mais notre société reconnait déjà à l'individu le droit de se soustraire, sauf dans les circonstances exceptionnelles où l'on peut avoir recours à une cure fermée, à tout traitement contraire à ses convictions (désolé pour les Témoins de Jéhovah, mais leur exemple est le mieux connu).

le droit de mourir

samedi 6 décembre 2008

Bonne nouvelle

En attendant que... je vous annonce que Mazz a publié un nouveau texte. Toujours dans une classe à part.

mercredi 3 décembre 2008

Surprise

Je ne suis vraiment pas sorti du carrefour par la sortie prévue.
Méchant dérapage dans la courbe.
J'ai pris le champ.
Et, oui, je suis blessé.
Quelques coups de langue sur mes plaies et je vous reviens.
Peut-être pas en meilleure forme que jamais, mais certainement en meilleure forme qu'aujourd'hui.

les lésions cardiaques

mardi 2 décembre 2008

Carrefour

Je me retrouve dans une situation qui m'est très familière.
Au milieu d'un carrefour.
J'en ai tellement traversé que mon sens giratoire s'en trouve hypertrophié.
Ce qui me trouble c'est que celui où je me retrouve est probablement le dernier d'une longue et fascinante carrière.
Et que pour la première fois peut-être, mon choix est limité par mes capacités (physiques, dois-je le préciser ?).
Et la seule avenue intéressante qui s'ouvre devant moi est de descendre de l'Everest (en fait la descente sera terminée, quoiqu'il arrive, pour la nouvelle année) pour grimper sur le Golgotha.

la girouette de l'alpiniste