jeudi 14 avril 2011

Triste réalité

L'homme est un animal violent.
Potentiellement le plus violent des animaux qui soient apparus dans l'histoire de notre planète.
Le seul capable d'une authentique cruauté : tirer du plaisir à faire souffrir un autre animal, qu'il soit humain ou non.
L'animal le plus dangereux : le seul qui puisse compromettre le fragile équilibre de notre environnement.
Des millénaires de sélection de gènes qui encouragent la survie de l'espèce au détriment de toute autre espèce.
Des centaines d'exemples de spécimens sanguinaires qui n'ont eu dans l'histoire que des traces de sang et de leur indicible violence congénitale.
Et nous voudrions éviter tous les Bertrand Cantat et Vincent Damphousse de notre univers.
Sur notre violence, il n'y a qu'une mince couche de vernis que nous appelons la civilisation.
Mais sous cette mince couche d'apparences trompeuses, il y a des millénaires de tripes de tous les étripés de notre fabuleuse histoire.

la marre de l'historien

lundi 11 avril 2011

Bertrand Cantat prise 3 ou la mémoire courte ou encore les deux poids, deux mesures

Au début des années 80 ce médecin a été condamné à quatre ans de prison pour avoir sodomisé certaines de ces patientes.
Je m'en souviens, c'était le médecin de ma soeur qui n'a jamais eu l'usage de la parole et qui, potentiellement, pourrait figurer parmi ses victimes : comment aurait-elle pu se plaindre ?
Depuis longtemps, il a recommencé à pratiquer la médecine et selon le site Rate your doctor, il semble apprécié de la plupart de ses patients (une note de 4.1 sur 5).
On peut, et à mon avis on doit, accorder à Bertrand Cantat le bénéfice du doute : il n'avait pas l'intention de tuer Marie Trintigant.
On ne peut pas accorder le même bénéfice à ce médecin : il avait certainement l'intention ferme de sodomiser ses victimes.
Personne ne semble se scandaliser de ce "pardon" accordé à un médecin sodomite qui pratique encore alors qu'on se précipite pour lapider un chanteur assassin qui ne chante plus.
J'irais consulter Cantat pour mes problèmes médicaux, malgré leur sévérité, avant de consulter ce médecin ou d'aller à un de ses spectacles.

le "y'a toujours ben un boutte crisse !"

mercredi 6 avril 2011

Bertrand Cantat prise 2

Question du jour de La Presse : Bertrand Cantat viendra chanter à Montréal. Iriez-vous assister au spectacle d'un chanteur qui a battu à mort sa conjointe et qui a purgé sa peine ?
Oui : 13 %
Non : 81 %
Ne sais pas : 6 %
Bravo à tous les 12,504 répondants.
Si l'agression de Cantat sur Marie Trintignant avait eu lieu au Québec, je suis convaincu que Cantat aurait été accusé d'homicide involontaire. Ce qu'il a fait, je le rappelle, n'était pas un accident et il est pleinement responsable de ses actes, mais il est peu vraisemblable qu'il ait eu la moindre intention de tuer sa conjointe.
Refuser d'assister à un spectacle, ou de participer d'une façon quelconque à la réhabilitation d'un criminel, parce qu'il est indéniable que Cantat en soit un, que ce soit pour des raisons religieuses ou simplement morales, m'apparaît être l'équivalent de la non-assistance à une personne en danger.
Cantat portera jusqu'à la fin de ses jours le fardeau de gestes dont l'effet a largement dépassé l'intention. C'est une punition bien plus lourde qu'une porte de prison mais ma porte lui est ouverte.
Et je crois que la valeur artistique d'une oeuvre n'a rien à voir avec la valeur morale ou le comportement de l'artiste.

le 13 % +1

mardi 5 avril 2011

Bertrand Cantat

Précisons, d'entrée de jeu, que je ne suis pas un fan de Cantat ou de Noir Désir.
Mais les vagues que tentent de générer une poignée d'ignobles imbéciles devant sa participation à la programmation du TNM m'indigne au dernier degré.
D'abord parce que Cantat a payé pour son crime. Un châtiment d'ailleurs cruel bien qu'il n'ait malheureusement pas été inusité : le jeune homme a été privé du soutien de ceux qui lui sont restés fidèles dans une des périodes les plus sombres de sa vie.
Et s'il est sorti de prison, il ne sortira jamais de l'ombre que cet incident laisse planer sur sa vie.
Je dis incident, et non accident, parce qu'il semble peu vraisemblable que monsieur Cantat ait eu l'intention de tuer sa conjointe.
Loin de moi l'idée de chercher à justifier ou banaliser la violence mais il faut être aveugle pour nier que l'évolution n'a pas encore libéré notre société d'une violence omniprésente et souhaitée par une large part de la population, que ce soit dans le sport, la politique, les finances ou la religion.
Ensuite parce qu'il me semble essentiel que nous devions enfin reconnaître le pardon.
Il a fauté, il a été puni (avec excès dans le cas qui nous occupe) et il a le droit, sans restriction, de "refaire sa vie".
Que d'obscurs crétins comme Steve Galluccio, (qui donc connait son nom ?) se permettent de le traiter de "modèle de batteur de femmes" est injustifiable et il devrait faire des excuses publiques.
Qu'une sexologue comme Jocelyne Robert projette d'aller huer Mouawad et Cantat la prive de toute forme de crédibilité et je la prierais bien humblement de bien vouloir se fermer la gueule. Et que la famille Trintignant, pour qui j'avais d'ailleurs la plus grande estime et ressentais une grande compassion, fasse la même chose.
Du même souffle, je prierais les charognards, qui s'acharnent encore à ce jour à démasquer les criminels nazis, de trouver quelque chose de plus utile à faire.
Nous avons tous des squelettes dans le placard, aucun de nous n'a eu un parcours sans faute, mais il faut apprendre à laisser passer le passé et à passer l'éponge sans l'imbiber de fiel.

le sens du pardon