mercredi 14 novembre 2007

la peur (troisième partie)

Dans les beaux films de Disney, l'arrivée d'un enfant est presque toujours un évènement magique (et pas seulement parce que Disney ignore le sexe).
L'enfant arrive au sein de la famille et boit au sein de la mère (ça Disney n'en parle et surtout ne le montre pas) et tente d'arracher à sa mère toute sa substantifique moelle comme si ce repas devait être le dernier. Et la maman s'occupe tendrement de ses besoins primaires (c'est-à-dire elle change les couches, autre chose qu'occulte Disney) sous le regard bienveillant du papa attendri.
Mais dans la vraie vie, le premier défi du nouveau-né est souvent de surmonter l'angoisse de la mère. Surtout le premier-né.
Le lien entre l'angoisse maternelle et la peur est flagrant : peur de ne pas être une bonne mère (lire Les Chroniques d'une mère indigne), peur que le bébé soit malade, peur qu'il manque de quelque chose, peur qu'il pleure parce qu'il ne l'aime pas, peur qu'il devienne un bandit plutôt qu'un médecin (ou même les deux). La liste n'est limitée que par la capacité de l'imagination humaine et le degré de fatigue de la mère.
Comme on ne garde aucun souvenir de cette période, il est difficile de décrire les peurs du nouveau-né : l'abandon, la faim, l'indicible inconfort de la couche pleine.
Et l'angoisse de la mère étant inversement proportionnelles au nombre de marmots, la perception de l'angoisse maternelle laisse souvent sa place à son contraire : j'ai assez couru pour le premier, le deuxième doit être dompté plus rapidement. L'estomac reste vide un peu plus longtemps, la couche reste pleine un peu plus longtemps et un mobile remplace les berceuses.
Pendant ce temps-là, la seule chose que le père craint vraiment c'est que la patronne retombe enceinte. Pas parce qu'il y aura une bouche de plus à nourrir, parce que plus il y a de grossesses, plus il y a de rejetons, moins souvent il baise.

le père de trois

P.S. Et il est des coins du monde où il vaut mieux naître plus vieux si on ne veut pas mourir jeune.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

un neurone de grand cru.

Daniel Paillé a dit…

je te suis encore..
l'autre père de trois