mardi 18 novembre 2008

Changer d'idée

À l'assemblée nationale, siège de l'infantilisme de notre société, il est toujours mal vu pour un dépité (non, ce n'est pas une faute de frappe) de changer d'idée.
J'y vois un signe que la réflexion n'a pas sa place dans l'arène politique.
Nous qui ne faisons pas partie de ce cirque grotesque, quand nous changeons d'idée sur un sujet important (du moins plus important que la couleur du tapis que nous voulons faire installer dans le salon) c'est que nous avons pris le temps de réfléchir.
Prenons un sujet particulièrement sensible : l'euthanasie.
Il m'apparait impossible d'avoir au départ une opinion A, de réfléchir sur le sujet pendant une période X et de finir avec une opinion A absolument inchangée. Sur un sujet aussi complexe, il y a tellement de facettes à explorer qu'il me semble que même si foncièrement notre opinion n'est pas passée de A à Z, il devrait y avoir une certaine modulation qui fait que nous sommes passés de A à A'.
Ainsi hier je suis passé en autobus devant le cimetière Côte-des-Neiges. Pendant le trajet, je lisais un numéro de 24 heures, un de ces journaux gratuits qu'on distribue dans notre réseau de transport.
On pouvait y lire que le "Lonely Planet's Best in Travel 2009" classe le cimetière pour animaux de Hartsdale parmi les dix meilleurs sites pour se reposer (éternellement ???) aux côtés du Taj Mahal et des pyramides d'Égypte.
L'idée d'un cimetière pour animaux, bien que les inscriptions puissent être dégoulinantes d'un délire zoophile me heurte. Pourquoi consacrer de l'espace et de l'argent à des animaux ? Mais devant le cimetière Côte-des-Neiges je me demandais : pourquoi consacrer de l'espace et de l'argent pour des cadavres ? D'où nous vient ce désir de plaire et de perpétuer la mémoire des disparus ?
Ou ils sont morts, morts, morts et c'est dans notre mémoire qu'ils doivent avoir une place ou ils sont morts en attendant leur résurrection. Un monument funéraire, ça sert à quoi pendant la vie éternelle ?
Je me suis un peu (?) éparpillé ce matin, mais il y a quand même dans ce billet matière à réflexion. Revenez me voir demain, j'aurai peut-être changer d'idée.

Le miroir aux girouettes

1 commentaire:

elfiquementvotre a dit…

tu me fais sourire. Tes réflexions qui t'arrivent selon ta vie, me font penser que je ne suis pas seule sur cette terre.
La mort placée, en même temps on a le besoin de mettre les gens dans une case... culture de peuple qui gèrent ses morts selon leur coutume. La notre est basé sur le paraitre. oh il a fait faire un caveau à son chien... Moi perso je trouve cela absurde, mais en même temps je ne connais pas ces gens là, quels sont leurs parcours, leurs douleurs, etc...Qui je suis pour dire hummm c'est ridicule.. Moi c'est vrai ;)