vendredi 30 septembre 2011

Cauchemar

Bon, ben oui, un nouvel épisode de radotage.
Mais puisque je suis chez moi, je prends certaines libertés dont celle d'assumer mon âge.
Comme le chantait Ferrat : Au bout de mon âge qu'aurai-je trouvé ?
Ce à quoi je réponds : un cendrier.
N'empêche que plus j'y pense plus j'en ai peur.
Ben non, pas de la mort.
Du mécanisme de défense que l'homme a inventé pour soi-disant s'en protéger : la vie éternelle.
Comme l'aurait dit ce cher Bobosse que j'écrirai désormais Bob Os parce que ça me tente : l'éternité, c'est long longtemps.
Il y a le concept du blasement : je reprends le concept du golfeur même si je ne joue pas au golf : après avoir joué un milliard de fois sur chaque terrain, j'imagine que l'intérêt va commencer à fondre d'autant plus que, puisqu'il est au ciel, chacun de ses coups sera parfait et donc identique à chaque partie ce qui rend le jeu moins fascinant.
"Chérie, j'ai encore joué un 24 sur le St.Andrews !
- Bravo mon amour, tu recommences demain ?
- Non, demain on annonce de la pluie, je vais plutôt jouer sur mon PS68868868."
Mais il y a, à mes yeux du moins, encore bien pire.
Chaque ressuscité vivra sa vie éternelle, euphorique d'un bonheur sans fond.
À qui pourrais-je alors être utile ?
Quel est le sens d'une vie de Nirvana ?
Même mes discussions avec Lurch finiront par devenir caduques puisque nous saurons tout. Il y a des limites à se raconter pendant des millénaires des évènements qui se seront produits pendant quelques décennies.
Même gelés comme des balles, nous finirons par trouver le temps long et regretter le temps où la vie pouvait avoir un sens et une fin.

le mort éternel

3 commentaires:

Zoé a dit…

Y a-t-il vraiment une vie éternelle ? ou l'humain veut-il s'en convaincre à tout prix pour donner un sens à sa vie terrestre, parfois misérable ?

le neurone ectopique a dit…

Je pense justement, à juste titre et avec justesse que la vie éternelle contrairement à la vie humaine n'a aucun sens.
Et à mon humble avis, le sens de la vie humaine est celui que nous voulons bien lui donner. Et nous n'avons que peu de temps pour y parvenir, c'est pourquoi notre vie est précieuse (et non pas à cause de cette ridicule notion de sacré introduite par la religion).

Le "born to serve" québécois

lurch a dit…

La Nature, dans sa grande sagesse, nous a conçus mortels, connaissant notre agressivité innée et notre propension à vouloir nous inventer des divinités.

Si nous étions immortels, nous serions instables jusqu'à ce que quelqu'un réussisse à parvenir au sommet de la pyramide pour se proclamer Dieu. Quelqu'un comme Staline, Pol Pot ou Kim Jung Il.

Une fois mise en place la structure répressive garantissant le respect des lois divines, nous connaîtrions alors une très longue période de stabilité.

Stables pour l'éternité.

Autrement dit: l'Enfer.

Heureusement que la Nature nous aime trop pour nous faire un coup cochon comme ça!

the dead man walking