mardi 11 décembre 2007

la peur (hors série)

Dans sa chronique de La Presse de ce matin, Michèle Ouimet nous parle du hijab.

Le voile, toujours le voile, le foutu voile. Il cristallise la peur de l'autre, le peur d'être noyé par les immigrants, la peur que l'égalité entre les hommes et les femmes soit compromise.

Ce n'est pas faut, mais c'est loin d'être tout. Et les préoccupations féministes sont loin des miennes.
Mais j'aurais préféré qu'elle écrive que le voile ne cristallise pas la peur de l'autre comme individu mais la peur des autres comme collectivité. Et ne pouvant pas distinguer à l'oeil nu le musulman dangereux du bon concitoyen, on ne peut que se méfier de tous. C'est pourquoi le terrorisme est d'abord et avant tout le problème des musulmans.
Ce n'est pas le voile qui dérange, c'est le symbole de la haine, ne serait-ce que la haine potentielle, et du fanatisme qu'il représente. Et, sans une once de féminisme, je ne peux que déplorer que ce soit les femmes qui le portent parce que je les regarde comme je regarderais un ado arborant une croix gammée.

la société laïque


1 commentaire:

lurch agoratoire a dit…

En décembre, je suis venu très près d'écrire un billet sur le documentaire de la journaliste islamique Saria Shah "Lifting the veil". Ce documentaire fait suite au premier, tourné en 2001 avant l'invasion américaine, intitulé "Beneath the veil" et qui racontait le lot des femmes afghanes sous les talibans. "Lifting the veil" posait la question : est-ce que les choses ont changé pour les femmes afghanes en six ans?

Si je me suis retenu, c'est que je n'aurais pas pu mettre mon cynisme en veilleuse. Le documentaire de Saria Shah me fournissait tout pleins de copeaux pour alimenter le feu de mon anti-intégrisme. Et malgré toutes les épouses-enfants vendues par les parents, les désespérées qui s'immolent par le feu pour échapper à la violence du conjoint, le mari jaloux du succès de sa femme écrivain qui vous rit en pleine face de son assassinat, je me suis retenu.

J'avais l'impression d'être trop négatif. Et surtout, je cherchais à m'accrocher à la petite lueur d'espoir qui clôturait le film. Une séquence où l'on voit des petites filles afghanes, sans voiles, jouer et s'amuser dans la cour d'école, pendant la récréation.

La profonde misogynie des phallocrates sans éducation va beaucoup plus loin que le voile; elle ne vise ni plus ni moins que la domination totale de la femme, sous toutes ses formes. L'intégrisme machisme patriarchique qui musèle. Et qui fait sauter Benazir.

Quand çà se passe au Soudan ou en Arabie Saoudite, tu peux pas faire grand chose. Mais quand les plus militants d'icitte réclament un tribunal musulman, alors là pas question! Assassiner sa fille de 16 ans parce qu'elle refuse de porter le voile ne serait plus une offense à Mississauga, mais plutôt l'exemple à suivre d'un bon père de famille musulman.

Des fois je me dis que le sourire des petites écolières afghanes n'a pas de prix. D'autres qu'il ne suffirait que d'un jour pour que tout s'écroule à nouveau...

the kite runner