mercredi 6 février 2008

la peur du ridicule

En première page de La Presse de ce matin : "Gare aux cotons-tiges / Un coroner sonne l'alarme"
À mon humble avis, le coroner aurait dû se taire. Les cotons-tiges ont été inventés en 1923. Ils ont servi à nettoyer des oreilles des milliards de fois. Même chez nos voisins du sud, champions internationaux des poursuites judiciaires ridicules.
Et il est déjà déconseillé, sur les boîtes, de les introduire dans les oreilles !
Mais ce n'est pas suffisant, il faudrait selon ce coroner un pictogramme pour que le message soit clair même pour les illettrés. Je me sens un peu mal, moi qui ait un doctorat, de ne pas avoir encore adapté mon comportement à des règles essentielles de sécurité. Je devrais voir un psychiatre, je suis peut-être suicidaire à mon insu.
Mais écoutons un peu l'histoire de ce pauvre jeune homme (qui avait 43 ans lors du drame) : dans un premier temps, il se présente à l'urgence pour une douleur à l'oreille droite (les coton-tiges seraient-ils plus sécuritaires dans l'oreille gauche ? la question mérite d'être posée). Du sang en coulait : le bon docteur lui prescrit des gouttes pour ce qu'il croit être une otite. Pas très fort le bon docteur.
Le lendemain soir, la pauvre victime a du mal à marcher. Mais reste à la maison. Pas très forte la pauvre victime.
Deux jours plus tard, la conjointe, enfin réveillée, alerte les ambulanciers. Trop peu, trop tard.
Et le coroner de génie conclut qu'il faut mettre un pictogramme sur les boîtes de coton-tiges.
Il ne faut vraiment pas avoir peur du ridicule.

le doigt dans le nez

vendredi 1 février 2008

je vous salue, Marie

Ce n'est pas par hasard que la prière dédiée à la sainte vierge se termine par ces mots : maintenant et à l'heure de notre mort.
En nous promettant, comme de vulgaires promoteurs, la vie éternelle, les différentes religions de ce monde s'adressent à la plus grande de toutes les peurs. Grande parce que son mystère est opaque : on ne sait absolument pas ce qui se cache dans la grande boîte noire qui suit notre vie. On ne peut que croire, faute de pouvoir savoir.
Grande aussi parce que personne ne peut éviter cette étape finale de notre petite vie. Le ciel, l'enfer, la réincarnation, le néant ou tout ce que vous pouvez, et que je ne peux pas, imaginer. Même les personnages imaginaires, les héros de l'histoire sont condamnés à ne faire qu'un temps.
Et même si le temps devait s'avérer éternel, personne, jamais, ne pourra témoigner de cette éternité. Et si le temps devait s'avérer temporaire, ma vie serait strictement la même.

le neurone temporaire